“Je suis encore sous le choc de ce que j'ai vu. L'impact a été terrifiant”, a déclaré d'emblée, M. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, à l'issue d'une visite d'une journée à Alger. Le secrétaire général de l'ONU qui s'est rendu, dès son arrivée à Alger, sur les lieux du double attentat, du 11 décembre, qui a ciblé les organisations onusiennes et le Conseil constitutionnel, a qualifié cette attaque de “drame immense”. Il s'est déplacé d'abord aux sièges dévastés de l'UN-HCR et du Pnud dont il a fait le tour en écoutant les explications des responsables du gouvernement, puis il a rencontré les familles des victimes à la résidence de Djenane El-Mithaq. M. Ban Ki-moon a exprimé au peuple algérien ses sincères condoléances pour les collègues des Nations unies auxquels il a apporté son soutien et celui de l'organisation. Il a aussi rendu hommage à toutes les victimes des derniers attentats suicide. À cet effet, le secrétaire général de l'ONU a déclaré qu'une minute de silence a été observée lundi dernier, à Paris, lors de la Conférence des donateurs en faveur des Palestiniens. M. Ban Ki-moon avait alors condamné les attentats du 11 décembre, “ne nous découragerons jamais d'accomplir la tâche vitale qui est la nôtre, partout dans le monde quelles que soient les menaces qui pèsent sur notre personnel”. Quelques minutes avant de quitter la capitale, lors d'un point de presse qui s'est tenu mardi dernier au salon d'honneur de l'aéroport, le responsable de l'ONU a annoncé : “Nous ne serons pas intimidés. Toutes les agences de l'ONU vont continuer à travailler en Algérie.” Signalons que la visite du secrétaire général des Nations unies intervient à une semaine après les attentats d'Alger qui ont tué au moins 41 victimes dont 17 employés des organisations onusiennes. “Le terrorisme n'est jamais justifiable, il doit être condamné au nom de l'humanité et au nom de la communauté internationale”, a-t-il affirmé. Estimant qu'il est important que l'Algérie et l'ONU travaillent ensemble et en étroite collaboration pour lutter contre le terrorisme, M. Ban Ki-moon a souligné, également, que “le terrorisme n'est pas un phénomène propre à un Etat ou à une région déterminée, mais il s'agit d'une menace globale nécessitant un effort global et concerté de toute la communauté internationale”. Il a ajouté que la communauté internationale a beaucoup souffert des actes terroristes, affirmant que cette question nécessite “une convention globale” de lutte contre le terrorisme, tout en rappelant à cet égard que c'est la stratégie globale des Nations unies établie dans la lutte contre le terrorisme. Evoquant les différents programmes des agences onusiennes en Algérie, le secrétaire général de l'ONU a réaffirmé la solidarité de l'ONU, ainsi que celle de la communauté internationale, avec le peuple algérien dans sa tâche de lutte antiterroriste, précisant que le terrorisme n'est jamais excusable. Il a qualifié ce dernier de phénomène inacceptable, “c'est un crime contre l'humanité d'où l'importance d'une lutte commune pour l'éradiquer”, a-t-il souligné. Interrogé sur la politique algérienne de lutte contre le terrorisme, le premier responsable de l'ONU a félicité le gouvernement et le peuple algériens pour son combat contre la violence des groupes islamistes et cela depuis 1992 faisant entre 150 000 et 200 000 morts, des milliers de disparus, des centaines de milliers de blessés sans parler des dégâts matériels. À une question sur l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication par les groupes terroristes, M. Ban Ki-moon a rappelé que l'Internet et les sites Web sont devenus des moyens importants de communication, mais qu'ils “doivent, plutôt, être utilisés pour de bons objectifs”. À titre de rappel, 17 employés onusiens avaient été tués dont trois fonctionnaires étrangers, employés du Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UN-HCR) et du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), dont les sièges, situés dans le quartier huppé d'Hydra. Quinze minutes auparavant, une autre voiture piégée, conduite par un kamikaze, avait visé, le siège du Conseil constitutionnel algérien à Ben Aknoun. Parmi les victimes, figuraient de nombreux étudiants, des écoliers et des passants. Nabila Afroun