L'Arabie Saoudite envisage de créer un mégafonds souverain qui sera le plus important au monde (plus de 900 milliards de dollars), annonce le Financial Times dans son édition d'hier, soulignant que cette perspective accentue les craintes des pays occidentaux. Le quotidien, qui ne cite aucune source, affirme que la gestion de ce projet pourrait être confiée aux fonds saoudiens des investissements généraux qui ne sont pas habilités pour l'heure à investir à l'étranger. Si les révélations du Financial Times se confirment, le nouveau fonds serait un sérieux rival aux autres fonds de souveraineté au Moyen-Orient et en Asie, notamment les fonds émirati, chinois, singapourien et sud-coréen. Les fonds de souveraineté couvrent les projets d'investissement relevant des gouvernements ou de chefs d'Etat, rappelle-t-on. La valeur des actifs gérés par les fonds de souveraineté est estimée à près de 5,2 trillions de dollars et devrait progresser d'un trillion par an en moyenne pour atteindre 12 trillions de dollars à l'horizon 2015, selon les estimations de nombreux experts. Les fonds de souveraineté occupent le devant de la scène, depuis leur examen par la réunion des ministres et des gouverneurs des Banques centrales des 7 pays industrialisés tenue en octobre dernier. Sur plus de 40 fonds d'investissement détenus par de nombreux gouvernements, près de la moitié a été mise en place depuis de longues années comme moyen de prévention par des pays dont l'économie est basée sur l'exportation de produits bruts, à l'instar du fonds pétrolier gouvernemental norvégien et de l'instance koweïtienne d'investissement. La décision de certains pays de mettre en place des fonds des ressources souveraines, en affectant notamment une partie des excédents monétaires de leur importante balance commerciale positive et de leurs réserves en devises (dont le Singapour, la Chine et la Russie), a ravivé les craintes que suscitent ces fonds, d'autant que ces pays ont lancé une grande campagne d'acquisition dans les pays occidentaux, en particulier des sociétés occidentales de services financiers, tirant profit notamment de la crise des subprimes et des surliquidités des fonds d'investissement.