Le phénomène du piratage de l'électricité a incité la Direction régionale de la Sonelgaz à prendre des mesures draconiennes afin de mettre un terme au vol de l'électricité. La mise sur pied d'une cellule de suivi et de contrôle vient d'être créée à l'initiative du centre de distribution de la Sonelgaz relevant de Bir El-Djir. Selon des sources proches crédibles, certains commerces comme les pizzerias, les restaurants, les utilisateurs de chambres froides, les ateliers de ferronnerie et de confection de la chaussure et textile, des manufactures clandestines, voire même des limonaderies opérant dans la clandestinité comptent parmi les irréductibles pirates de l'électricité industrielle. En plus de ne pas payer leur consommation d'électricité, ces indus patrons peu scrupuleux usent de procédés illégaux pour détourner des quantités importantes de courant électrique. Ces derniers utilisent des compteurs domestiques au lieu des compteurs industriels dont la consommation électrique est quantitativement limitée. “Des industriels sans vergogne ont recours à des compteurs électriques de foyer à consommation illimitée calculée sur le prix de consommation domestique. Par ce procédé illégal, les pirates du courant électrique arrivent à thésauriser des sommes faramineuses au détriment du citoyen et de la Sonelgaz qui comble les pertes en mettant la main à la poche”, affirme un responsable du service exploitation de la Sonelgaz. Parmi les 162 000 abonnés du tissu urbain et de la localité de Bir El-Djir, au moins 20% de ce nombre “piratent” le courant électrique continuellement, ajoute notre source. Le préjudice causé à la Sonelgaz s'élèverait à 50 milliards de centimes depuis le début de l'année en cours, indique encore notre source. Pour parer au plus pressé, des procès-verbaux sont désormais dressés par les huissiers de justice à l'encontre des contrevenants, lesquels seront poursuivis en justice pour vol d'électricité industrielle. De lourdes amendes sont aussi prévues dans la nouvelle loi régissant les conditions de l'utilisation de l'énergie électrique industrielle. “Les cas récurrents de vol de l'énergie électrique sont particulièrement recensés au niveau des bourgades de Sidi El-Bachir, Chteïbo, Bir El-Djir, Hassi-Bounif et d'El-Hassi, provoquant de ce fait des pannes d'électricité incalculables au détriment des abonnés réguliers de la Sonelgaz”, affirme pour sa part un autre responsable du département du contentieux de cet organisme. Par ailleurs, deux ateliers de confection clandestins situés à Sidi El-Bachir ont récemment fait l'objet de fermeture de la part des autorités locales pour surconsommation illégale de courant électrique. Des mesures similaires sont programmées par les services de Sonelgaz qui prévoient de mener des “opérations coup-de-poing” dans le but évident de débusquer les potentiels “voleurs” de l'énergie électrique industrielle. Par ailleurs, les services de Sonelgaz viennent de lancer une opération de recouvrement des créances s'élevant à plus de 90 milliards de centimes, dont 48 milliards représentant la consommation frauduleuse du phénomène des branchements illicites. Des mesures incitatives devront accompagner cette opération à l'effet de recouvrer la totalité du montant de consommation du courant électrique détenue par les ménages, soit plus de 60 milliards de centimes. K. Reguieg-Yssaad