Une rencontre-débat sur “La situation des handicapés et des droits de l'homme en Algérie” a été animée par le président de l'Association de wilaya de communication et de l'information pour les personnes handicapées, M. Madi Krimo, au complexe culturel et sportif Ahmed-Yahia-Bacha de Draâ Ben-Khedda. Plusieurs dizaines de handicapés, notamment des enfants et des adolescents, venus de Tizi Ouzou, Beni Douala, Draâ Ben-Khedda… ont pris part à cette conférence durant laquelle le président de ladite association s'est étalé sur le droit et la dignité des handicapés, qui n'ont aucune différence par rapport aux normaux. Ils ont droit à l'éducation, au transport et à d'autres moyens de vie. Il regrette l'absence des autorités locales à cette rencontre, pourtant invitées pour entendre directement la souffrance des handicapés. M. Krimo Madi, lui-même, né estropié de ses deux membres supérieurs, rappellera les distinctions internationales obtenues, notamment à Athènes (Grèce), il y a quelques années, par l'équipe sportive algérienne de handicapés. Durant les débats, plusieurs intervenants, notamment des filles, se sont interrogées sur les retards dans le virement de leur pension, les différences dans les montants de celles-ci, dont certains ne perçoivent que 1 000 DA/mois. C'est le cas de cette poétesse venue de Beni Douala, en l'occurrence Fatma Bouhanik, 56 ans, originaire de Taguemount Azzouz (Aït Mahmoud), devenue totalement aveugle à l'âge de 15 ans, à la suite d'une intervention chirurgicale sur son deuxième œil. L'opération lui a engendré le “décollement de la rétine après une erreur reconnue par les chirurgiens…”, indique-t-elle. “N'ayant personne pour me prendre en charge depuis le décès de mon père, aujourd'hui, je m'interroge pourquoi on ne m'attribue que 1000 DA par mois de pension, et encore jamais perçue à temps…” Ali Bourfis, 29 ans, fracture du bassin après une chute, exprime lui aussi son désarroi, car n'ayant pas perçu sa pension “depuis trois mois, alors que le médecin m'a prescrit une radio coûtant 5 120 DA”. Par ailleurs, l'AWICIPHA, qui compte près d'une centaine d'adhérents dont la moyenne d'âge est de 27 ans, souffre particulièrement du manque de moyens, tels que des appareillages (fauteuils roulants) et surtout d'un local où elle pourrait poursuivre son combat pour le droit et la dignité de toute personne ayant un handicap, quelle qu'il soit ! SALAH YERMÈCHE