L'aventure du Dakar, depuis son début en 1978, a toujours eu son prestige grâce à la liaison d'Alger, avant de traverser Agadez (Niger) pour enfin chuter à Dakar (Sénégal). Le coup d'envoi de la 30e édition du célèbre rallye aura lieu de Lisbonne dans six jours, sans l'Algérie. Ce circuit qui n'a pas traversé notre pays depuis 1989, soit trois années avant que l'argument sécuritaire soit avancé par les organisateurs, devra encore traverser 5 pays, en 15 étapes sur 9 273 km de pistes, dont 5 736 km de spéciales (tous terrains) et 3 537 km de liaisons sans pour autant marquer une halte en Algérie et ce, malgré la menace terroriste qui pèse sur les 460 concurrents, d'une part, et les pays impliqués, d'autre part. Pour l'histoire, il aura suffi que l'Algérie sombre dans la violence terroriste pour que ces mêmes pays émettent le vœu de ne plus traverser Alger. Un isolement qui dure maintenant depuis près de 15 ans. Aujourd'hui que le “Dakar” est dans l'œil du cyclone, il a été décidé de mobiliser 4 000 hommes, dont 2 000 militaires et policiers en uniforme et 2 000 autres hommes en civil. Sans compter la flotte aérienne qui sera déployée pour assurer une haute sécurité aux amateurs de la course. Celle-ci qui devra durer 16 jours, du 5 au 20 janvier prochain, sera placée sous l'œil vigilant de tous les pays participants et sera ainsi maintenue malgré la récente attaque terroriste qui a ciblé 5 touristes français en Mauritanie et dont les auteurs, au nombre de 3, auraient pris la fuite vers la frontière du Sénégal. Selon le journal marocain, Al Bayane, ces touristes étaient en périple, à bord de deux véhicules, entre Paris et le Burkina Faso en route vers le Mali au moment de l'attaque. Ce journal qui s'interroge sur un éventuel acte terroriste finit par écrire : “La police est désormais à la recherche d'un groupe de salafistes récemment libérés de prison. La police a, dans ce cadre, mis aux arrêts l'épouse d'un salafiste du nom de Mustapha Ould Abdelkader, nom de guerre, Abou Saïd. Ce dernier n'est autre qu'un salafiste que les autorités mauritaniennes avaient interpellé en 2005 avant d'être gracié il y a tout juste trois mois. En plus de son épouse, l'un de ses bras droits, en l'occurrence le prénommé Mohamed Mahmoud Ould Sidi, est recherché avec deux autres comparses qui ont la particularité d'avoir été tout récemment relaxés eux aussi par les autorités judiciaires du pays alors qu'ils étaient accusés de préparer des actes terroristes, non sans faire le lien avec les actes terroristes du 11 décembre qui ont endeuillé l'Algérie”. Du coup, d'aucuns s'interrogent sur l'exclusion de la liaison Alger du circuit “Dakar” . Pourtant, vendredi dernier, l'Algérie a accueilli la 8e édition du Marathon des dunes à Beni-Abbès, à 264 km au sud de Béchar, avec la participation de 150 athlètes nationaux et étrangers des deux sexes ! Mieux, près de 1 000 touristes étrangers ont choisi la destination Algérie pour célébrer le nouvel an ! Autant dire que l'Algérie, ce pays qui compte et sur lequel repose l'espoir du projet de l'Union méditerranéenne pour voir le jour, a également son poids dans la région et son mot à dire. Car, en fait, le terrorisme n'est plus le propre d'une région, d'un continent ou d'un pays. Et si la politique “deux poids, deux mesures” a de beaux jours devant elle, il est évident que la lutte contre les intentions de la nébuleuse d'Al-Qaïda, au sens de son implantation dans le monde, n'est plus l'apanage d'une région, encore moins d'un pays. En revanche, d'autres raisons avaient surgi à l'époque du côté des autorités algériennes. Celles-ci n'ont pas voulu de ce rallye à cause des dégâts écologiques causés par les participants, d'une part, d'autant plus que l'Algérie ne gagnait rien économiquement du moment que les participants débarquaient avec armes et bagages (carburant, nourriture…). Pour rappel, l'aventure du Dakar, depuis son début en 1978, a toujours su tirer son prestige de la liaison d'Alger, avant de traverser Agadez (Niger) pour enfin chuter à Dakar (Sénégal). FARID BELGACEM