Cette réunion a été l'occasion d'un face-à-face orageux entre les différents clans. Comme il fallait bien s'y attendre, les débats au sein de l'instance exécutive du Front de libération nationale (FLN) ont été houleux à plus d'un titre. Les débats, qui se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche, ont été une aubaine pour les “opposants” et les “frondeurs” de poser bon nombre de problématiques relatives à la crise qui secoue le vieux parti depuis quelque temps, notamment depuis les dernières élections législatives et locales et qui ont vu le parti de Belkhadem perdre des sièges dans plusieurs assemblées élues. Les débats ont été également passionnés avec le chamboulement de l'ordre du jour de l'instance exécutive. Et pour cause, le forcing du groupe de Bouhara, actuel vice-président du Sénat, a obtenu l'essentiel de ses revendications, à savoir la tenue d'un congrès extraordinaire qui sera exclusivement consacré au troisième mandat du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Et si le chef de file du vieux parti a voulu introduire un autre thème à ce congrès, dont l'échéance sera bientôt définie, il n'en demeure pas moins que les “frondeurs” du parti subiront les frais d'une purge certaine, annoncée et promise par le secrétaire général du parti à l'ouverture, samedi dernier, des travaux de cette instance politique. Hier, à l'issue des travaux de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem a focalisé son point de presse sur la révision de la loi fondamentale et dans les meilleurs délais. Plaçant la barre très haut pour se démarquer de ses partenaires de l'Alliance présidentielle, Belkhadem a déclaré, en substance, que “le président de la République doit passer à l'acte. Notre souhait est d'aller vers un conseil national qui définira ainsi les préparatifs du congrès tel que souhaité par l'instance du parti afin de donner le dernier mot au congrès, souverain dans sa décision”. C'est dire que le FLN de Belkhadem ne veut rien lâcher devant ses concurrents immédiats, dont le RND d'Ouyahia et le MSP de Soltani. Bien évidemment, le vieux parti a adopté le budget financier pour l'année 2008. Selon Belkhadem, un budget de six milliards a été voté à l'unanimité par l'Instance exécutive, dont un milliard sera destiné à l'organisation du congrès extraordinaire et qui sera consacré au troisième mandat du chef de l'Etat sortant en 2009, d'une part, et à l'assainissement de la situation organique, d'autre part, sachant que près de 245 000 cartes d'adhésion seront délivrées en 2008. Aussi, le FLN a, dans une déclaration politique approuvée par l'instance exécutive, réitéré son soutien à l'action du président de la République et du gouvernement. Le FLN, qui a estimé que le programme économique et social du chef de l'Etat a réhabilité les équilibres socioéconomiques, a exprimé un soutien sans équivoque à Bouteflika grâce à qui l'Algérie a connu une stabilité et une croissance économique, notamment dans le cadre du plan de relance économique et le plan quinquennal. Dans la même déclaration, le vieux parti a appelé le chef de l'Etat et néanmoins président d'honneur du parti à se présenter à l'élection présidentielle de 2009. Enfin, Belkhadem finira par conclure que malgré toutes le divergences, “le FLN demeure une famille unie, après tout c'est un débat d'idées et j'estime que c'est une richesse pour nous. Ceux qui prédisaient la mésentente au sein du FLN se sont trompés de calcul”. FARID BELGACEM