Avec des effectifs souvent proches de 45 élèves par classe, les professeurs ne peuvent s'occuper de chaque cas. Les élèves, eux, prétendent qu'ils préfèrent travailler par petits groupes et à leur rythme, faisant abstraction des autres problèmes. Le phénomène des cours particuliers à Batna ne concerne pas seulement les catégories sociales aisées. Si les enfants des cadres supérieurs et des membres de professions libérales en sont les principaux bénéficiaires, des catégories beaucoup plus modestes y ont également recours, notamment celle des employés. Certains parents aux revenus modestes contractent des emprunts pour payer des cours à leurs progénitures. D'ailleurs, un bon nombre de lycéens affirmaient “être reconnaissants envers leur parents” et “conscients du sacrifice”. Les élèves qui suivent des cours particuliers, à l'extérieur des établissements scolaires, sont estimés entre 50 et 60% des élèves, selon certains professeurs et parents d'élèves consultés sur le sujet. Le phénomène a pris davantage d'ampleur depuis la grève ouverte observée par les professeurs de l'enseignement secondaire, le nombre des élèves ayant recours aux cours particuliers aurait augmenté, surtout les matières essentielles. “Tout le monde suit des cours particuliers, sauf les élèves des parents défavorisés”, nous affirme un élève du lycée Abbas-Laghrour de Batna. Les cours des matières scientifiques sont les plus sollicités. Les cours de langue, aussi, commencent à prendre une courbe ascendante avec l'approche des examens du bac. Le besoin de rattrapage ou de soutien est essentiellement lié aux conditions de l'enseignement qui, selon la majorité des élèves, ne s'y prêtent pas. Avec des effectifs souvent proches de 45 élèves par classe, les professeurs ne peuvent s'occuper de chaque cas et beaucoup perdent la cadence. Les élèves, eux, prétendent qu'ils préfèrent travailler par petits groupes et à leur rythme, faisant abstraction des autres problèmes. Les difficultés scolaires rencontrées par les élèves sont longues à recenser et des commissions pédagogiques devraient se pencher sur le problème. Talonnés par la réalisation des programmes à enseigner, beaucoup de professeurs semblent oublier de veiller à l'assimilation de leurs progénitures. Rarement, dans le discours des élèves, la compétence des professeurs a été mise en cause. Par contre, la gestion ou la maîtrise de leurs classes est critiquée. Les conditions de l'enseignement devraient être améliorées, si l'on désire réellement améliorer le taux de réussite au baccalauréat dans la wilaya de Batna. Pour cette amélioration de niveau scolaire, souvent convoitée, les élèves dont la majorité est issue de la couche moyenne paient de lourds tributs. Généralement, les élèves s'inscrivent pour des séances d'une heure et demie ou de deux heures hebdomadaire. S'ils viennent une fois, il en coûte de 600 à 1 200 dinars par mois à leurs parents. On peut s'y inscrire pour un soutien en mathématiques, en physique, en français ou en anglais… Selon que les cours particuliers ont lieu au domicile de l'enseignant ou à celui de l'élève ou dans des boîtes privées, dans un garage ou autres… Pour un cours particulier, les enseignants demandent souvent plus de 600 dinars l'heure, jusqu'à 1 000 dinars quand les professeurs sont très sollicités. Dans les autres paliers où il n'est pas rare de prendre des cours particuliers pour franchir le barrage de la sixième année, de la quatrième année ou de la première année secondaire, les élèves ou les parents paient parfois jusqu'à 1 000 dinars. Les cours de rattrapage individuels et collectifs ne sont pas toujours la panacée B. BoumaIla