Comme chaque année et ce, depuis treize ans, la famille et les amis de Zinou se donnent rendez-vous à la cité de Khazrouna, à Blida, sur le lieu du crime pour commémorer l'assassinat du journaliste Aliousalah Zineddine dit Zinou, tué le 6 janvier 1995 par un groupe terroriste. Hier, les présents à cette halte commémorative contre l'oubli, ont exprimé une double douleur. La plaque commémorative du défunt a été saccagée et a disparu de la mémoire des habitants de ce quartier qui a souffert le martyre durant les années du terrorisme. Le lieu est barricadé par du fer forgé, faisant l'extension d'un café. “Certes, ils ont arraché la plaque commémorative de Zinou pour le faire oublier, mais ils ne peuvent pas l'arracher de notre mémoire. Une mémoire qui reste réanimée grâce aux souvenirs de nos martyrs tombés sous les balles des terroristes”, a déclaré Madame Zinou, qui, après avoir déposé une gerbe de fleurs sur l'endroit où son mari a rendu l'âme, a prononcé un mot tout en évoquant une pensée à la mémoire de Hachemi Chérif et Hamid Kechad, les deux emportés par la mort, lesquels n'ont jamais raté un seul rendez-vous de commémoration du défunt Zinou. “Mon fils est mort avec bravoure. Il n'a jamais osé faire du mal à quelqu'un, c'est un vrai Chahid”, a déclaré pour sa part la mère de Zinou, tout en soutenant contre sa poitrine le portrait de son fils. Formant un cercle autour de la gerbe de fleurs, les représentants des associations, telles que les victimes du terrorisme, des représentants des patriotes et autres qui activent contre l'oubli, se consolident pour perpétuer leur condamnation contre le terrorisme et la politique qui incite à l'amnésie de toute une mémoire ou des milliers d'Algériens ont été victimes de la bête immonde du terrorisme. Notons que la cérémonie de recueillement s'est tenue sans la présence des membres des autorités locales de la commune de Khazrouna. K. Fawzi