Soumis à d'intenses pressions tant de la communauté internationale que de la société kényane, le président Mwai Kibaki et le chef de l'opposition Raila Odinga semblaient hier s'orienter vers une issue négociée à la crise post électorale qui a fait au moins 600 morts. Dernier en date à se joindre aux appels à un accord négocié entre les deux leaders kényans, le président américain George W. Bush a pressé avant-hier le gouvernement kényan et l'opposition d'entamer un dialogue “de bonne foi” et de mettre fin à la violence afin de rechercher “une solution politique durable” à la crise. “Je condamne l'usage de la violence comme instrument politique et j'en appelle aux deux parties pour qu'elles s'engagent dans un dialogue visant à trouver une solution politique durable”, après l'élection présidentielle du 27 décembre. M. Odinga accuse le président Kibaki d'avoir fraudé pour lui voler la victoire. L'émissaire dépêchée par Washington au Kenya pour amener les deux camps à un compromis dans un pays qui est un allié de poids des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste en Afrique n'a pas non plus mâché ses mots. Les Kényans “ont été floués par leurs dirigeants et leurs institutions”, a jugé la secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, en demandant instamment aux leaders politiques de faire “cesser la violence, parce que des gens innocents sont en train de mourir”. A contrario, l'émissaire américaine a rendu un hommage appuyé à la société kényane : “Ce qui nous impressionne le plus (...) C'est la force du peuple kényan. Ils sont en train de sortir de l'ornière par eux-mêmes. Ce ne sont pas les hommes politiques kényans qui ont fait ça. C'est le peuple kényan lui-même, les médias, la société civile, les Eglises.” R. I./Agences