Le sit-in auquel a appelé, hier, la CICB devant le tribunal de Sidi-Aïch n'a pas eu lieu. Il a été empêché par la police qui a procédé à de multiples arrestations. Avant même la formation des premiers attroupements, la police avait investi ostensiblement les lieux. Des agents en civil et des CRS avaient pris position à l'intérieur de l'édifice, prêts à intervenir au premier signe d'alerte, tant et si bien qu'à leur vue, les délégués n'avaient d'autres possibilités pour se regrouper que de battre en retraite à hauteur de l'esplanade d'une mosquée mitoyenne. L'hésitation a duré près d'une heure avant qu'un premier essaim de manifestants ne se décide à faire mouvement vers l'édifice. Mal lui en prit, car sitôt arrivé, il fut accueilli par une intervention musclée des policiers qui n'hésitèrent pas à traîner certains à l'intérieur du bâtiment où ils furent passés à tabac. Cette intervention a eu pour effet de semer la panique dans les rangs des candidats du sit-in, qui ont dû se disperser brusquement. Des grappes de jeunes se sont, toutefois, repliées sur le pont menant vers le quartier de Tamezghra, et c'est de là qu'ils ont fait quelques tentatives d'occuper le centre-ville. En vain. L'intervention de la police a été suivie d'une série d'arrestations. Sept personnes ont été embarquées. Il s'agit de Zane Khellaf, délégué ayant présidé le dernier conclave de l'interwilayas à Tifra, Harkane Hafid et Chekour Mourad issus de la coordination intervillage de Sidi-Aïch. Les quatre autres interpellations concernent d'anonymes manifestants. Ce sit-in, décidé dans le but de réclamer la libération des détenus du mouvement, arrêtés lors des dernières élections, constitue un prélude à de multiples actions toutes entérinées dans cet objectif. Il est prévu, en effet, des marches populaires synchronisées dans l'ensemble des grands centres urbains de la wilaya et le siège dès aujourd'hui, de l'ensemble des édifices communaux. L. D.