Hier, les deux localités n'ont pas dérogé à la règle. La persistance des animateurs du mouvement citoyen de Béjaïa à privilégier les actions de rue au détriment d'une réflexion globale et approfondie sur les voies et moyens de sortie de crise continue à plonger la région de Basse Kabylie dans des affrontements sporadiques. Hier, la ville de Sidi Aïch et celle de Seddouk n'ont pas échappé à la règle. Les deux marches populaires synchronisées, prévues par la Cicb pour «dénoncer l'intronisation de nouveaux élus et exiger la libération des détenus», ont vite tourner à l'émeute et ce, durant deux heures environ. Une légère mobilisation a été, en effet, constatée principalement à Sidi Aïch. Entre 700 et 1000 personnes s'étaient rassemblées à la place des Trois-Horloges, lieu du départ. Après avoir parcouru quelques kilomètres, la procession humaine a été dispersée par la police, non loin du commissariat de la ville, à l'aide de bombes lacrymogènes. Les participants, en majorité des jeunes, s'étaient, dans un premier temps, repliés avant de revenir quelques instants après à la charge en s'en prenant à l'édifice du commissariat. Le face-à-face policiers-manifestants a duré plus de deux heures. La ville aurait pu être épargnée par ces troubles si le bon sens avait prévalu. En effet, soucieux du risque de dérapages, quelques organisateurs ont tenté vainement de dévier l'itinéraire de la marche pour éviter le passage près du commissariat. La manifestation, étant interdite, ajoutés aux rumeurs qui avaient circulé la veille sur l'éventuel incendie de l'agence Sonelgaz, ont été les principales raisons de cet empêchement qui s'est soldé par de nombreuses arrestations dont certains mineurs. A Seddouk, la marche prévue à 13h n'a même pas démarré. L'intervention des policiers s'est faite dès le début du rassemblement des participants, mais cela n'a pas pour autant empêché la ville de sombrer de nouveau dans une tension grandissante. Contrairement, à la ville de Sidi Aïch, qui a retrouvé le calme, celle de Seddouk vivait encore à 16 h, hier, au rythme d'affrontements entre les CNS et les jeunes émeutiers. A l'heure où nous mettons sous presse, le CSC d'El-Kseur s'apprêtait à organiser une action du même genre à laquelle est assigné le même objectif. Eu égard à la réussite des précédentes manifestations dans cette ville, tout porte à croire à un déroulement serein.