L'appel aux rassemblements devant les sièges des APC, lancé par la CICB, n'a pas eu l'écho escompté. Les quelques velléités d'attroupement manifestées ça et là ont vite été étouffées par la présence dissuasive des renforts de CNS. En fait, seule la population de Seddouk a pu tenir son pari, en investissant dès la matinée le bâtiment de la mairie. Un essaim de jeunes a même réussi à s'y introduire sans pour autant provoquer de dégâts. Son intention de saccager le bureau du président a été contrariée par les fonctionnaires s'y trouvant, ceux-ci ayant intervenu avec force dissuasion pour empêcher l'irréparable. Les assaillants ont d'ailleurs été éjectés par les CNS arrivés en trombe. Le face-à-face qui s'en est suivi a donné lieu à des affrontements vifs et des échanges de pierres et grenades lacrymogènes, avant que le calme ne revienne en fin de matinée. Cependant, dans le courant de l'après-midi, les hostilités ont brusquement repris, augmentant même d'intensité, les manifestants plus nombreux ayant recouru à l'usage de cocktails Molotov. Certains groupes ont pris pour cible le siège de l'APC, alors que d'autres s'en sont pris à celui de la daïra. En vérité, cette poussée de fièvre a été largement motivée par l'arrestation de certains délégués de la localité pendant le déroulement des élections, aggravée par l'interpellation de trois autres, avant-hier, dans la foulée du sit-in réprimé à Sidi-Aïch. L'appel au sit-in a trouvé un large écho auprès des jeunes, déjà fortement conditionnés pour en découdre, d'autant plus que le président de l'APC, qui n'est autre que l'édile en chef sortant, a été installé à l'issue d'une cérémonie organisée quasiment en catimini. Il est à rappeler, dans ce contexte, que seuls 40 bulletins ont été comptabilisés dans cette localité qui compte plus de 10 000 habitants et dont la validation a semé l'indignation. Par ailleurs, à Adekar, des citoyens ont assiégé le siège de la daïra sans que l'action ne donne lieu à un quelconque dérapage, l'objectif d'empêcher l'installation de la nouvelle équipe municipale ayant été atteint. Des renforts de police ont été dépêchés dans la localité, au cours de l'après-midi. À Akbou, un dispositif important de sécurité a été installé dans et aux alentours de l'APC, dont la présence a dissuadé toute tentative d'organiser le rassemblement. À Amallou, quelques dizaines de jeunes se sont regroupés mais ont fini par se disperser dans le calme. À Souk El-Tenine, les habitants du village Lota ont marqué la journée, en organisant une marche pour dénoncer et empêcher l'installation du nouvel exécutif communal. Quoi qu'il en soit, cette levée de boucliers n'a pas empêché l'administration d'aller au bout de sa logique, en procédant à l'installation, à la hâte et dans le secret le plus total, de 19 APC. L'opération a été inaugurée par le wali, puis le DRAG, avant d'être confiée aux chefs de daïra. Cette précipitation, qui se veut un moyen de mettre les populations concernées devant le fait accompli, n'arrange pourtant rien à la situation. Le problème reste entier avec, en prime, l'accentuation des rancœurs. L. D.