La Banque mondiale projette un taux de 4% en 2008 et de 3,8% en 2009. L'année 2008 s'annonce morose pour les pays développés. Selon le rapport sur les perspectives économiques mondiales 2008 de la Banque mondiale, publié mercredi, la croissance mondiale devrait s'établir à 3,3% cette année. La Banque mondiale a souligné le rôle de stabilisateur joué par les pays en développement. Ils devraient connaître une croissance de 7,1% en 2008 contre 2,2% en moyenne pour les pays riches. “Au plan commercial, la forte demande d'importations dans les pays en développement aide à soutenir la croissance mondiale”, a expliqué Hans Timmer, coauteur du rapport. L'affaiblissement du dollar, le spectre d'une récession aux Etats-Unis et la volatilité croissante des marchés financiers pourraient infirmer ces hypothèses d'atterrissage en douceur de l'économie mondiale. Ces risques auront comme conséquence une baisse des revenus liés à l'exportation ainsi que des apports en capitaux pour les économies en développement ainsi qu'une réduction de la valeur de leurs investissements effectués en dollars à l'étranger. “Une décélération beaucoup plus marquée de l'activité aux Etats-Unis constitue toutefois un risque réel qui pourrait assombrir les perspectives à moyen terme des pays en développement”, observe Uri Dadush, directeur du groupe d'étude sur les perspectives de développement et du département du commerce international de la Banque mondiale. Le rapport indique que le PIB de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a progressé à un rythme légèrement plus lent en 2007 (4,9 %), mais ce taux devrait remonter à 5,4% en 2008 à la faveur de la hausse des prix du pétrole. Le renchérissement du pétrole accroît les revenus des pays exportateurs, lesquels, notamment l'Algérie et l'Iran, les investissent en partie dans les infrastructures. Les pays qui ont su diversifier leurs exportations, comme la Jordanie, le Maroc et la Tunisie, affichent une croissance plus importante tirée par l'accroissement de la demande commerciale en Europe. Le document de la Banque mondiale rappelle qu'en 2006, en Algérie, les recettes d'hydrocarbures ont augmenté modérément à 54 milliards de dollars, en élargissant l'excédent de la balance des paiements de l'Algérie légèrement à 29 milliards dollars, soit 23% du PIB. Cependant, l'année 2007 s'annonce exceptionnelle pour le groupe Sonatrach. Pour rappel, le ministre de l'Energie et des Mines, en marge d'une visite de travail dans la wilaya de Skikda, avait annoncé que les revenus provenant des hydrocarbures ont atteint 59 milliards de dollars en 2007, dont 2 milliards “résultent de la taxe exceptionnelle sur les bénéfices des sociétés étrangères”. Le rapport de la banque relève que la chute dans la production d'hydrocarbure avait contraint la croissance en Algérie en 2006. La croissance de production de pétrole et du gaz a décliné à 2,6% en 2006. Du coup, le taux de croissance du PIB n'a été que de 1,8%. Mais pour 2007, la Banque mondiale prévoit un taux de croissance de 3,4%. Le document projette un taux de croissance de 4% en 2008, et de 3,8% en 2009. L'activité hors hydrocarbures pourrait atteindre 6% de croissance en 2007, estime la Banque mondiale. Le rapport sur les perspectives économiques mondiales 2008 note que la région MENA semble avoir peu souffert des effets directs des turbulences financières enregistrées en 2007. M. R.