Dans son rapport actualisé sur les perspectives économiques mondiales 2009 (Global Economic Prospects 2009), publié hier, la Banque mondiale a indiqué qu'en dépit d'un contexte de détérioration rapide de la situation économique et financière à l'échelle mondiale, l'Algérie est parmi les pays qui semblent "tirer le mieux leur épingle du jeu", en maintenant un taux de croissance positif en 2009 et 2010. Selon le rapport, le taux de croissance de l'Algérie, tel que pronostiqué par la BM, dépasse de quelque peu le taux de croissance moyen de l'ensemble des pays en développement, lequel devrait s'établir, selon ses prévisions, à +2,1%. Le rapport signale, par ailleurs, un recul de l'activité mondiale de -1,7 %, l'institution de Bretton Woods note que la croissance en Algérie devrait être, par contre, positive avec +2,2% en 2009 et +3,5% en 2010. A l'échelle africaine, il est constaté que la croissance de l'Algérie dépasse celle de l'Afrique du Sud, première puissance économique du continent, pour laquelle la BM prévoit un taux de croissance de seulement +1 % pour 2009 et +3,1% pour 2010. Par ailleurs, le rapport souligne que "de toutes les régions en développement, c'est la région Moyen-Orient et Afrique du Nord qui tire le mieux son épingle du jeu", avec une croissance à peine 0,3 point en dessous du taux de 3,3 % initialement prévu. Concernant le PIB des pays exportateurs de pétrole, celui-ci ne devrait augmenter que de 2,9 % en 2009, contre 4,5 % en 2008, suite à la baisse des recettes pétrolières et de la réduction de la production de pétrole. En Afrique subsaharienne, le PIB devrait progresser deux fois moins vite à un rythme de 2,4 % en 2009, contre 4,9 % en 2008, en baisse de 1,8 point par rapport aux prévisions antérieures. La chute spectaculaire des prix des produits de base sera lourde de conséquences pour tous les pays de la région. S'agissant, des pays en développement, la Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de novembre 2008, qui tablaient sur une croissance de 4,4 %, pour s'établir à 2,1 % en 2009 (contre 5,8 % en 2008) et ce, en raison de la crise économique et financière mondiale. Cependant, les données de la BM font remarquer que l'activité mondiale devrait se contracter de -1,7 % cette année, ce qui marquerait le premier déclin de la production mondiale depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour les pays de l'OCDE, leurs PIB continuera de reculer de 3 % et de 2 % dans les autres pays à revenu élevé. En conclusion, selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance redeviendrait légèrement positive en 2010, l'assainissement du secteur financier, la dévalorisation des actifs et les effets d'entraînement de la crise financière continuant de peser sur l'activité économique. Mais l'ampleur de la reprise et le moment où elle interviendra sont encore très incertains. "Dans tous les pays en développement, nous constatons les effets de la récession sur les plus pauvres, qui sont encore plus exposés qu'auparavant à des chocs soudains et qui voient leur marge de manœuvre réduite et leurs espoirs frustrés", observe dans le rapport Justin Yifu Lin, économiste en chef et Premier vice-président économie du développement auprès de la BM. "Il s'agit tout simplement d'une crise de développement, qui pourrait réduire à néant des années de progrès." Même, les échanges mondiaux de biens et de services devraient diminuer de 6,1 % en 2009, un recul historique. Si l'on en croit les prévisions, les soldes budgétaires des pays en développement devraient fortement se dégrader par suite de la diminution des recettes, du renchérissement du coût des emprunts et de l'accroissement des transferts destinés à préserver la couverture sociale. La situation pourrait être particulièrement problématique dans les pays en développement d'Europe et d'Asie centrale, où les échanges et la production sont en net repli, le secteur privé est très vulnérable, et les filets de protection sociale ont une large application. Yazid Idir