Pour que ce plan couvrant la période 2007-2013 réussisse, il faudrait non seulement une coordination entre les départements concernés, mais aussi que les blocages au niveau de certaines wilayas s'estompent. Plus de 2 323 projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) ont été montés depuis mars dernier à ce jour. Une partie a été d'ores et déjà mise en exécution, une autre est sur le bureau des walis et attend approbation. Certains projets sont en phase de financement, d'autres sont déjà conçus au sein de la cellule d'animation rurale communale. Les PPDRI ont touché quelque 277 634 ménages sur 2 654 localités relevant de 872 communes. À travers cette opération, il est attendu la création de 98 265 postes d'emploi. Ce sont, en fait, des projets identifiés avec une nouvelle version, une autre vision de la politique du renouveau rural, suivie par la mise en œuvre d'un programme de soutien. Le PPDRI se veut un des outils d'intervention dans les zones rurales. L'eau, le transport, l'élevage… et le tourisme sont les principaux créneaux investis par les promoteurs. La stratégie arrêtée par le département du Dr Benaïssa couvre la période 2007-2013. L'année écoulée a servi de phase pilote. Le programme sera consolidé en 2008 et sa généralisation interviendra entre 2009 et 2013. Pour en arriver là, le ministère délégué chargé du Développement rural a consenti un précieux investissement intellectuel durant les trois dernières années. Une soixantaine d'études et d'enquêtes a été à ce propos initiée. Ce qui a donné lieu à l'identification de référents politiques et historiques. Première conclusion générique de ce travail : “Le rural est synonyme d'avenir et de potentialités à valoriser”. La politique dégagée est fondée sur plusieurs principes dont l'accompagnement des populations rurales et le non-assistanat, l'industrialisation des territoires ruraux et leur différentiation. Car, comme le souligne le ministre-délégué, “il n'y a pas de territoires sans avenir, il n'y a que des territoires sans projets”. Dans cette démarche, le Dr Benaïssa plaide pour une meilleure gouvernance de ces territoires. L'autre instrument sur lequel s'appuie cette action d'envergure a trait à l'installation d'un système d'aide à la décision. Cet outil est conforté par un autre système informatique, celui-ci, du programme de soutien au renouveau rural. Il s'agit d'un suivi, d'une évaluation de tout ce qui se fait dans ce domaine et en temps réel. Le montage des projets, pour ne citer que cet exemple, peut être ainsi suivi par le ministère délégué et les autres départements du stade de leur conception jusqu'à leur réalisation. Ce mécanisme est utilisé pour l'instant par 26 wilayas. Une enveloppe de 10 milliards de DA au tire de l'année 2007 et 2008 a été débloquée dans le cadre des lois de finances 2007 et 2008. Mieux, une nouvelle ligne budgétaire dénommée PCD-DR, a été fraîchement créée et ouverte par le ministère des Finances. Ce financement a pour objectif de permettre aux wilayas de participer de manière efficace à la programmation et au financement des investissements publics de façon intégrée. Parmi les autres actions et non des moindres que compte concrétiser le ministère délégué, la création d'une chaîne thématique télévisuelle à travers laquelle des débats, des forums liés au secteur seront organisés pour une meilleure transparence. Il ne reste que l'aval du ministère de la Communication pour lancer ce projet. À noter que globalement dans ces localités rurales, il est investi près de 5 milliards de dollars/an. Il faut dire que les populations rurales sont retournées vers leurs espaces puisque toutes les conditions, notamment sécuritaires, commencent à être réunies. Entre 1998 et 2006, il n'a été recensé que 50 communes qui ont continué à subir l'exode rural. Toute cette stratégie ne peut toutefois être efficace si les 23 membres (ministères) qui composent la commission nationale de développement rural créée en février 2006 ne s'y impliquent pas. Pour cela, le Dr Benaïssa appelle à la concrétisation d'une synergie entre les différents départements ministériels. Ce qui peut constituer une solution aux blocages de diverses natures qui freinent le bon déroulement de ces activités, imputés à certains responsables locaux… Car, les 19 directives gouvernementales semblent ne pas encore trouvé l'écoute favorable attendue au plan local. Badreddine KHRIS