La cinquantaine de médecins concernés compte faire parvenir à toutes les autorités leurs doléances et réclamer une transparence sur le déroulement du concours de recrutement. Une lettre de dénonciation suivie d'une pétition à la main des médecins généralistes recrutés depuis plus de deux ans dans le cadre du pré-emploi entendent coûte que coûte dénoncer le déroulement du concours de recrutement et leur exclusion pour les postes à pourvoir cette année. Pour ces médecins, une cinquantaine dans ce cas, dont une majorité de femmes, leur recrutement dans le cadre de la formule pré-emploi au niveau des différents secteurs sanitaires d'Oran et structures de santé aurait dû à la longue leur permettre d'être prioritaires lors des opérations de recrutement. Le ministre s'était engagé dans ce sens clairement, nous disent-ils : “Pourquoi depuis plus de deux ans je travaille comme médecin dans une maternité, l'on me trouvait capable et apte et maintenant je dois passer le concours et l'on applique un décrit de décembre 2007 où il est dit que pour le classement, l'on prend en compte la moyenne de la 6e année d'étude… Quant à nous, on ne retient pas ces années de travail et d'expérience que l'on cumule maintenant… J'ai 34 ans et je n'ai travaillé que dans le cadre du pré-emploi, quelle situation, quel avenir pour moi ?” nous explique l'une des contestataires. Ses collègues n'hésitent pas à aller plus loin dans ce qui se déroule actuellement : “Le concours pour le secteur sanitaire ouest a été annulé par la fonction publique. Pour le secteur sanitaire est, nous n'avons pas pu obtenir les résultats qui n'ont toujours pas été affichés alors que les concours sont finis depuis le 16 décembre. Plus grave, nous venons d'apprendre que certains, qui ne travaillent pas en pré-emploi, ont été convoqués en catimini pour signer leur PV d'installation ! Qu'est-ce que cela veut dire, puisqu'il n'y a pas d'affichage pour nous les pré-emploi. C'est une procédure qui se fait dans l'opacité la plus totale et l'on sait très bien ce que cela cache, les arrangements, les passe-droits pour flène et feltène !…” Mais pour ces médecins conscients de la portés de leurs propos c'est un problème de fond qui est aussi soulevé : celui du statut des plus précaires qu'est le pré-emploi et le système de recrutement qui leur est imposé et qui finalement les pénalisent à chaque fois. Déjà qu'il est difficilement concevable de voir que des médecins exercent et soignent des patients avec le statut de pré-emplois et tout ce qui peut s'y rattacher de rabaissant et de précaire, c'est-à-dire la rémunération, la protection sociale, les risques dans l'exercice de leur profession, etc. Pour l'heure l'ensemble des médecins concernés compte faire parvenir à toutes les autorités leurs doléances et réclament une transparence totale sur le déroulement de ce concours et surtout sur les résultats obtenus par tous. Fort de l'appui de leurs autres collègues fonctionnaires et celui des syndicalistes, les médecins vont entamer des actions de protestation : “Je me battrais pour mon travail, mon poste c'est-à-dire mon avenir, ma survie !… Je ne peux me résoudre à temps d'années d'effort et de sacrifice pour rien, pour qu'après un responsable m'éjecte comme une moins que rien, c'est ma dignité !…” Il est certain que l'application des textes et la mise en place de ces formules de type pré-emploi laissent surtout la place à toutes les manipulations possibles et il est important que des garde-fous soient imposés dès lors. Pour revenir à nos médecins généralistes du pré-emploi, les syndicats du secteur se sont engagés à les soutenir, il y va aussi du statut social de leur profession de manière générale. F. Boumediene