Selon la police britannique, les Algériens et les Nigérians forment les bandes criminelles d'origine étrangère les plus importantes de la capitale britannique. Elles sont spécialisées dans le trafic de drogue, la falsification de documents, le vol de voitures, le blanchiment d'argent et la contrebande. Scotland Yard a réalisé ces derniers jours un gigantesque coup de filet qui a ciblé 187 organisations criminelles disséminées dans la capitale britannique. Des centaines d'arrestations ont été opérées par les agents de la brigade criminelle de la police métropolitaine à travers les quartiers chauds de la ville. Sur la totalité des gangs neutralisés, une quarantaine est formée de migrants, clandestins pour la plupart. Selon Scotland Yard, les bandes les plus importantes comprennent des individus originaires d'Algérie et du Nigeria. Au total, cinq organisations ont été recensées pour chacune des deux nationalités. Elles sont versées dans le trafic de drogue, le faux et usage de faux, le vol de voitures, le blanchiment d'argent et la contrebande. En troisième et quatrième places du classement se trouvent respectivement des gangs pakistanais et jamaïcains. Ils sont talonnés par des groupes de dangereux délinquants originaires des Caraïbes, du Moyen-Orient, d'Amérique latine et d'Europe de l'Est. Les Albanais et les Bulgares se spécialisent dans la production de faux documents. Dans un appartement du quartier populaire de Colney Hatch, les officiers de Scotland Yard ont mis la main sur un important lot de passeports contrefaits (4 000). Londres est réputée comme étant la capitale européenne où le taux de criminalité est le plus important. La guerre des gangs défraye souvent la chronique. Les bandes de migrants les plus structurées ont des ramifications internationales. Les relais se trouvent souvent dans les pays d'origine des criminels où l'essentiel du business est organisé, dont l'approvisionnement en drogue, la commercialisation des voitures volées, la mise en place des réseaux d'immigration clandestine… Scotland Yard affirme avoir réussi à remonter les différentes filières grâce à la collaboration des polices des pays concernés. La connexion entre le crime organisé et le terrorisme inquiète beaucoup les services de la sécurité britannique. Dans de nombreux cas, le produit des divers trafics sert au financement des actions terroristes. Les services du M15, services de renseignements, accordent une attention toute particulière à la jonction entre le grand banditisme et les réseaux dormants d'Al-Qaïda. Selon Jonathan Evans, patron de cette organisation, des pays comme l'Algérie, l'Irak et la Somalie recèlent des camps d'entraînement, pourvoyeurs d'éléments armés pour le Royaume-Uni. Environ 4 000 terroristes potentiels résidant en Grande-Bretagne sont surveillés par les forces de sécurité. Dans le lot, la moitié seulement est “fichée”. L'absence d'antécédents judiciaires des individus soupçonnés de banditisme ou d'intelligence avec l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden complique la tâche de Scotland Yard. Dans le cas des migrants clandestins, le travail d'identification est encore plus ardu. Parmi les criminels arrêtés lors du dernier coup de filet, beaucoup exercent des activités légales, dans le commerce notamment. Selon des statistiques des services consulaires algériens à Londres, 193 ressortissants sont incarcérés dans les prisons britanniques pour des délits divers. La plupart font leur baptême du feu dans la petite délinquance. Arrivés sans le sou dans la capitale britannique, ils sont pris en charge par de petits réseaux de vol et de recel de téléphones portables et de voitures ainsi que de trafic de stupéfiants. Ensuite, ils sont initiés à d'autres formes de criminalité plus sophistiquées comme la falsification de documents. S. L.-K.