Les auditions de l'ancien golden boy algérien se dérouleront sur plusieurs jours. Moumen Khelifa sera entendu à partir du 11 mars prochain par la justice britannique dans le cadre de l'examen de la demande d'extradition formulée par les autorités algériennes à son égard. Les auditions auront lieu au tribunal de Wesminster, à Londres. Selon des sources proches du dossier, la requête du département de Tayeb Belaïz n'est parvenue aux autorités britanniques qu'à la fin du mois d'octobre dernier. De son côté, l'Algérie, par la voie de sa chancellerie, a maintes fois assuré qu'une demande de livraison avait été formulée à l'adresse des magistrats britanniques et qu'elle était en cours d'examen. Quoi qu'il en soit, cette demande est intervenue après la décision du juge britannique Anthony Evans, à la fin du mois d'août 2007, de le livrer à la France, sur demande du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine), dans le cadre d'une instruction ouverte en 2002 contre l'ancien golden boy portant sur plusieurs griefs liés aux circonstances de la faillite de son groupe, dont certaines filiales étaient domiciliées outre-Méditerranée. L'ensemble des chefs d'inculpation retenus contre lui par la justice française concerne l'abus de confiance, la banqueroute par détournement d'actifs, la banqueroute par dissimulation de comptabilité et le blanchiment en bande organisée. Aussitôt après le verdict, Moumen Khelifa a décidé de faire appel. Suite à la dissolution de filiales, comme Khalifa Airways et Khelifa Rent (location de voitures), le milliardaire déchu aurait laissé une dette de près de 100 millions d'euros. Depuis le 22 mars 2007, Moumen Khelifa est sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Actuellement, il est en détention dans une prison londonienne. Selon des sources proches du dossier, son lieu d'incarcération a changé plusieurs fois. Il avait été arrêté le 27 février de la même année pour blanchiment d'argent et séjour irrégulier avant d'être remis en liberté provisoire pendant quelques jours. En mars, il avait été interrogé à nouveau, mais par la brigade économique de Scotland Yard, qui a décidé de le remettre sous les verrous sur la base de graves soupçons. Avant son interpellation, l'ancien milliardaire menait une vie confortable dans la capitale britannique grâce à de l'argent qu'il avait pris le soin de placer dans les banques londoniennes. Pour rappel, à l'issue du procès portant sur la faillite frauduleuse de Khalifa Bank, le 22 mars 2007, le tribunal criminel près la cour de Blida l'avait condamné par contumace à la réclusion à perpétuité pour constitution d'association de malfaiteurs, vol répété, fraude et escroquerie, abus de confiance, falsification de documents officiels et bancaires, corruption, abus de pouvoir et faillite frauduleuse. Enfin, il est à noter que l'examen de la demande d'extradition de Khelifa vers l'Algérie par la justice britannique risque de prendre du temps. Les auditions se dérouleront sur plusieurs jours. Si la requête de l'Algérie est acceptée, le concerné s'empressera certainement de faire appel. S. L.-K.