Deux points importants ont été examinés, hier, par le Conseil de gouvernement, notamment un nouveau projet préliminaire sur les terrains domaniaux présenté par le ministre des Finances, après 18 années d'application de la loi de 1990, afin de régler le problème du foncier. En outre, il était question de la situation de la réforme financière présentée par Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée auprès du ministre des Finances chargée de la Réforme financière. Il y a lieu de préciser que ces deux projets interviennent dans une conjoncture marquée par un faible taux des investissements en Algérie lié au système bancaire et au foncier. A noter que lors de la conférence de presse hebdomadaire du ministre de la Communication qui était accompagné, cette fois, par M. Brahim Ghanem, délégué chargé de la planification lequel a présenté les performances économiques chiffrées à la clôture de l'année 2007.Pour ce qui est du premier projet, il s'agit d'un texte préliminaire complétant et modifiant la loi de 1990 portant sur les biens domaniaux. Selon les explications de M. Boukerzaza, ce texte s'inscrit dans le cadre de l'adaptation de ladite loi aux réformes engagées depuis 1996, notamment la liberté de commerce, la révision de la loi sur l'investissement, le code civil, le code de commerce, la suppression du monopole de l'Etat dans certains secteurs, dont les transports maritime et aérien en 1998, celui des mines en 2001, l'électricité en 2002 et enfin celui des hydrocarbures et des ressources en eau établi en 2005. A noter que toutes ces législations concrétisent le droit de concession dans la gestion des services publics. Selon le ministre de la Communication, le projet préliminaire vient après le constat que certains articles de la loi n'étaient plus applicables et n'encouragent pas la réalisation de grands projets d'investissements, alors que d'autres articles sont imprécis. Les différentes mesures vont toucher la récupération par l'Etat des terres sahariennes sans titre de propriété, l'engagement de poursuites contre les terrains publics et privés sans titre de propriété, l'exercice du droit de contrôle continu des biens de l'Etat pour les usages publics et privés, l'annulation du monopole exercé sur les biens publics et enfin l'intégration des droits réels et l'élargissement de concession aux biens publics. Par ailleurs, Mme Mentouri a présenté un document sur la politique de réforme financière afin que le gouvernement puisse avoir un aperçu sur le processus engagé ainsi que les perspectives et également le renforcement de cette réforme. Il s'agit, selon M. Boukerzaza, de plusieurs points, notamment la modernisation du système de payement, la mise à niveau du paysage bancaire, la création d'un cadre de gestion des banques publiques, la mise à niveau du cadre législatif et organique des activités financières et bancaires, le renforcement de la stabilité des banques, l'amélioration des services, dont les assurances. Ces différents engagements vont dans le cadre de l'atteinte des objectifs liés au changement du système de financement de l'économie et à l'augmentation du niveau de l'investissement, la croissance et la création de l'emploi. La présentation de Mme Mentouri englobe le secteur bancaire, les assurances et le secteur financier. Il s'agit pour le premier de moderniser le système bancaire, de la mise à niveau des crédits et le plus important, c'est que la ministre propose la création d'une banque spécifique à l'investissement et ainsi que des groupements bancaires. Pour sa part, M. Brahim Ghanem, délégué à la planification au niveau du gouvernement a présenté une note de conjoncture sur les principaux résultats économiques enregistrés à la fin de l'année 2007 comme éléments de prévision. Il s'agit d'un taux de croissance global (avec hydrocarbures et hors hydrocarbures) de 3,1%, un excédent commercial de 35 milliards de dollars, un PIB de 38%, soit 9,6 milliards de DA et enfin 3 000 milliards de DA pour les recettes du fonds de régulation destiné à garantir les dépenses sur 2 ans du budget d'équipement. Concernant la croissance hors hydrocarbures, il s'agit des services de 6,9% avec englobent les transports, le bâtiment, les travaux publics, l'agriculture de 5,8% et enfin l'industrie qui reste "très faible" avec 1%, due, selon M. Ghanem, à la concurrence et au taux d'investissement faible, ce qui fait en tout une croissance de 6,5% . Il a également souligné que l'ensemble des exportations hydrocarbures inclus sont de l'ordre de 60 milliards de dollars. Néanmoins, les exportations hors hydrocarbures s'élèvent à un milliard de dollars et une inflation maintenue à 3,5% grâce à la politique de subventionnement des prix. Enfin il est noté une réduction du taux de chômage à 11,8%, alors qu'il était de 12,5% en 2006.