Après des années de galère et de chômage, des jeunes ont dû trouver parfois les vertus d'une utilité publique et servir ainsi un tant soit peu leurs concitoyens dans leur propre environnement. C'est le cas de deux tâcherons de l'opération “Blanche Algérie” retenus dans la commune de Aïn El Hammam (Tizi Ouzou). Ainsi, le contrat de travail permet à chacune des entreprises d'engager sept employés pour une période de trois mois. Cependant, les employés n'ont souvent pas de moyens efficaces pour parvenir à bout de tous les désagréments enfouis dans l'environnement immédiat, en dehors des pelles et pioches, et d'une brouette. “Nous avons qutre sites à viabiliser : Akkar, Boudafal, Ath Sidi Saïd et Sid Ali Ouyahia et notre tâche consiste au curage et nettoyage des regards, avaloirs, fossés, caniveaux et avenues”, dira B. Challal, artisan et entrepreneur. L'entretien des chemins communaux et avenues reste un dur labeur compte tenu du laisser-aller et de l'abandon régnant depuis des lustres dans les localités d'Aït Yahia et l'ex-Michelet. Pour preuve, nul ne peut ignorer les réalisations satisfaisantes dont fait preuve le premier site (Akkar) menant vers l'hôpital, non sans difficulté, à en croire ces travailleurs de “Blanche Algérie” qui font face à certaines incivilités de quelques personnes n'admettant pas qu'un regard soit débouché, car il déverse sur sa propriété ou qu'un caniveau soit dégagé au prétexte de gêner le passage de la voiture. Il reste à évacuer les tonnes de terre des bordures de la route, ce qui ne peut se faire sans l'intervention du camion de l'APC, remarque-t-on. Par ailleurs, on espère renouveler le contrat pour permettre aux employés de persévérer dans leur besogne. “Un salaire de 12 000 DA/mois, des allocations et assurances pour ces quatre pères de famille et les autres diplômés qui avaient tant connu la galère. D'aucuns tiennent encore à soulever le problème de cette fameuse TVA de 17 %, “dépassant les 100 000 DA, de la TPA (119 500 DA) ainsi que les impôts s'élevant à 37% (ou 88 000 DA- ou encore les 21 600 DA alloués à la Casnos), le tout déduit de l'enveloppe d'un peu plus de 69 millions de centimes”, nous apprend notre interlocuteur. Tout compte fait, le rôle de ce genre de dispositif de nettoyage dépasse de très loin la tâche qui lui incombe puisque en plus désherbage et avec leurs moyens rudimentaires, les ouvriers s'adonnent à des travaux très en profondeur et si les autorités locales n'interviennent pas pour instaurer des normes à respecter, l'incivilité continuera de nuire. En ces temps de pluie, l'eau qui débordera des caniveaux, volontairement bouchés après tant de peine, causera assurément des dégâts à la chaussée. Que c'est dur de blanchir… ! Limara B.