Les gérants de micro-entreprises, créées dans le cadre de l'opération « Blanche Algérie », ne semblent pas satisfaits des suites réservées à leurs factures alors qu'ils ont terminé les travaux qu'on leur a confiés, depuis plus d'un mois. N'étant pas « payés », ils ne peuvent, de ce fait, honorer les salaires de leurs ouvriers, pères de familles. Au moment où ils doivent être sur le terrain, pour passer à la deuxième phase de leur activité, ils replongent, malgré eux, dans le chômage qu'ils pensaient avoir quitté définitivement. Les initiateurs de l'opération « Blanche Algérie » annoncée, en grande pompe « comme une bouée de sauvetage pour les jeunes sans emploi », ne s'attendaient pas à ce que les entreprises, ainsi créées, s'essoufflent au bout du premier contrat, par la faute de l'administration censée les accompagner au début de leur activité, indiquent les concernés. On avait, pourtant, annoncé que toutes les dispositions avaient été prises afin de réussir cette action pilotée par la direction de l'action sociale (DAS), en relation avec les APC. Or, il s'avère que les entreprises ayant honoré leur premier contrat, se trouvent dans l'incapacité de s'engager pour un second, faute de fonds. « Jusqu'à maintenant, je n'ai pas pu payer les sept ouvriers que j'ai employés durant trois mois. J'ai dû les libérer, en attendant qu'on daigne me verser mon dû », avoue un gérant qui nous apprend, par ailleurs, qu'il est redevable à l'IRG et des cotisations auprès de la Sécurité sociale et des Contributions qui le menacent de pénalités de retard. « Où voulez-vous que je trouve tout cet argent ? Rien que pour les allocations familiales, je dois verser 88 000 DA alors que moi aussi, j'étais chômeur avant le démarrage de l'opération », se plaint un jeune entrepreneur. Pris entre deux feux, les gérants de micro-entreprises ne savent plus à quel saint se vouer. Accompagnées au départ par la DAS, les entreprises « Blanche Algérie » à qui des travaux d'intérêt général ont été confiés, devaient bénéficier de trois contrats de trois mois, pour mettre sur rail une micro-entreprise qui, par la suite, devrait voler de ses propres ailes. La réalité du terrain semble, cependant, différente de la théorie. Lorsque le nerf de la guerre vient à manquer, les volontés les plus tenaces finissent par fléchir. Entre la promulgation des textes régissant cette opération et son début effectif sur le terrain, plus d'une année s'est écoulée. Avec les retards de paiement, conjugués à d'autres aléas auxquels ils doivent faire face, les petits entrepreneurs risquent de mettre, rapidement, la clé sous le paillasson.