Les travailleurs de l'entreprise française chargée de la réalisation du barrage Koudiat Asserdoune, situé à Maala, commune de Kadiria, dénoncent les conditions de travail imposées au niveau de ce chantier. Le décès d'un de leur collège, coffreur, après sa chute de près de 75 m de hauteur, est à l'origine de la grogne. Selon les travailleurs reçus dans notre bureau régional, la mort de leur collègue est dû au manque de moyens de sécurité. Suite à cela, un mouvement de grève a été déclenché pendant quatre jours et une plate-forme de revendications a été soumise à l'administration afin d'améliorer leurs conditions socioprofessionnelles. Les grévistes exigent plus de sécurité sur le chantier, notamment ceux qui travaillent au site de la digue. Ils demandent l'installation d'un filet de prévention contre les chutes, la présence d'une équipe médicale sur les lieux avec une ambulance. Ils exigent aussi l'attribution d'une prime de risque conséquente. Ils ont dénoncé également le système de travail mis en place qui reste, selon eux, pénible car il est de 12 heures de travail par jour (12x2). Ces derniers demandent son allégement en 8 heures (3x8). Le travail pénible est effectué dans des conditions d'insalubrité c'est pourquoi ils demandent une prime de nuisance. Pour l'administration de l'entreprise Razel, M. Slimani, chef de service administratif, estime que la mort du travailleur a été exploitée par certains travailleurs. Pour les mesures de sécurité, l'entreprise mettra, dira-t-il, en place une équipe médicale et une ambulance sur le chantier. Les primes sont attribuées en fonction de la législation en vigueur. La prime de sécurité a été généralisée mais celle du salaire unique ne s'appuie sur aucune législation. Le système de travail en équipe est dictée par la situation géographique du barrage car on ne peut assurer le transport aux travailleurs qui terminent à 20h et arrivent vers 23h à Lakhdaria, et certains doivent encore parcourir plus de 4 km pour arriver chez eux. Notons que les deux parties ont entrepris des négociations et la grève a été suspendue jusqu'à mardi. A. DEBBACHE