Koudiat Acerdoune est considéré comme le deuxième grand barrage après celui de Beni Haroun à Mila. Cet ouvrage, dont les travaux ont démarré en 2004 avant d'être repris par l'entreprise française Razel en 2006, est destiné à alimenter plusieurs wilayas, Alger, Bouira, M'sila, Tizi Ouzou et Médéa, y compris la nouvelle-ville de Boughezoul. Situé sur l'oued Issers, dans la commune de Maala, à 15 km au sud de la ville de Lakhdaria (Bouira) et à environ 80 km au sud-est d'Alger, cet ouvrage hydraulique est à 88% du taux d'avancement. En fait, sa mise en eau est programmée pour le mois de septembre prochain. Retour sur un ouvrage géant qui a surgi du néant. Le chantier du barrage de Koudiat Acerdoune, remporté à la suite d'un appel d'offres international, permettra de créer une retenue d'eau de 640 millions de m3 destinée à l'irrigation de la Mitidja-est et de la plaine du moyen Issers (108 millions de m3 par an – 19 000 ha) ainsi qu'à l'alimentation en eau potable de 5 wilayas (70 millions de m3 par an – 800 000 habitants). L'ouvrage est réalisé en béton compacté au rouleau. Sa construction, qui devait initialement durer 35 mois, ne s'achèvera, en fait, qu'au second semestre 2008, après plus de 70 mois de travaux. Les problèmes de géologie rencontrés et la nature des alluvions du site expliquent le doublement du délai, le projet ayant été totalement révisé après l'apparition des problèmes d'instabilité de terrain, expliquent les responsables de ce projet rencontrés sur place lors du déplacement du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya de Bouira pour inspecter le chantier ainsi que celui du barrage de Tilzdit. Ce dernier, qui figurera parmi les 20 barrages en BCR les plus importants de la planète, aura une hauteur de 121 ml, pour une longueur en crête de 492 ml et une largeur à la base de 134 ml. Pour y accéder, il faut emprunter un chemin raide à travers les redoutables montagnes de Zbarbar. Arrivé au niveau de Maala, la descente vers l'oued Issers commence, lieu où est implanté le barrage. Un chantier où tous les travailleurs vaquaient à leurs occupations, chacun dans sa spécialité. L'organisation est bien visible, ce chantier avance même si parfois on a l'impression que le site est vidé de son monde, lequel pourtant veille au grain. Des grues, des bétonnières, des camions et de nombreux autres engins sont présents sur le site, utilisés pour la réalisation de cet ouvrage. Ici, le port de casque est obligatoire pour les employés afin d'éviter des complications en cas d'accident de travail. Une base de vie est installée sur place, avec une piscine, ce qui permet de faire face à la rudesse de l'environnement, et de mieux se reposer après une longue journée de labeur. Des chalets pour résider sont également construits en bois. Lors de notre passage, nous avons appris que le bassin versant du barrage est très protégé, bien boisé et ne risque pas l'envasement comme c'était le cas pour les barrages existants déjà, lesquels ne se remplissent pas. Conscients de ce problème épineux, qui a d'ailleurs fait couler beaucoup d'encre, les responsables de l'hydraulique accordent de plus en plus d'importance au traitement des bassins versants pour éviter les erreurs du passé et avoir des ouvrages hydrauliques qui répondent aux standards internationaux. Sur un autre chapitre, il faut savoir que le barrage de Koudiat Acerdoune a donné lieu à l'expropriation d'une surface totale de 1 900 hectares pour un montant consigné de 1 651 525 591,12 dinars. Pour le relogement des familles concernées, pas moins de 82 logements ont été construits à Maala en deux tranches, de 41 logements chacune. Ils ont été achevés et affectés. Toujours dans le cadre de cette opération, il a été aussi procédé à l'achat de 29 logements à l'OPGI de Kadiria (Bouira). Au total, ce sont pas moins de 243 logements réservés aux familles expropriées. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, avait insisté, lors de sa visite à ce deuxième grand ouvrage du pays, sur cette question de relogement des familles, en demandant aux responsables en charge de cette opération de veiller à son bon déroulement. La zone où est construit le barrage Koudiat Acerdoune n'est pas très loin de la dangereuse région de Zbarbar, fief des terroristes dans les années 90, Un dispositif sécuritaire important a été déployé sur place. Des cantonnements militaires et 13 miradors ont été mis en place. Le détachement de sécurité et de protection engagé dans ce site est estimé, globalement, à 250 agents. B. A.