Si vous questionnez les personnes du troisième âge encore en vie de la commune de Hacine, du moins celles qui gardent intacte leur mémoire, sur la date de la réalisation du pont sous lequel coule l'oued El Hammam, elles vous répondront qu'il date de l'ère des Américains, soit dans les années 1940. Cette œuvre d'art était empruntée par les automobilistes qui transitaient par cette localité, un passage obligé, lors de leurs déplacements dans les deux sens d'Oran à Béchar, de Mostaganem à Tiaret et de Mohammadia à Sidi Bel-Abbès. Certes, à cette époque, le nombre de véhicules était limité et l'ouvrage rassurait les usagers de la route mais depuis, plusieurs facteurs sont intervenus suscitant l'inquiétude des habitants de la commune et celle des automobilistes. En effet, si des centaines de camions chargés de différents produits continuent de passer par ce pont, la dégradation de cet ouvrage est visible à l'œil nu et les risques d'un effondrement ne sont pas écartés. Inauguré le 2 novembre 1929 par M. Bordes, gouverneur général d'Algérie de l'époque, en présence de M. Marlier en sa qualité de préfet d'Oran, de MM. Vergniean et Sonoenberg, ingénieurs en chef des ponts et chaussées, M. Bomiface, ingénieur ordinaire, M. Voimier, ingénieur des travaux publics de l'Etat et M. Lepage, entrepreneur, ce pont a été réalisé avec un système de ressor, car quand un véhicule de gros tonnage le traverse, le piéton qui s'y trouve ressent le mouvement. Jusqu'en 1985, ce pont constituait la seule voie de passage, car depuis, la commune a bénéficié de la réalisation d'une voie de contournement, au grand soulagement des citoyens. Néanmoins et en dépit de la route de l'évitement, ce pont est utilisé comme passage par les automobilistes pour se rendre à Bouhanifia. Mais le danger vient des véhicules poids lourds chargés de gravier, sable et autres matériaux enlevés des carrières situées à Aïn Fekan, Tizi, Bouhanifia ou Sidi Bel-Abbès et acheminés vers les chantiers d'Oran, Mostaganem, Sig ou Mohammadia, car une partie du pont commence à se détacher de la chaussée. Certes, le vide a été à plusieurs reprises réparé, mais le ressoudement n'a jamais tenu, d'où le risque d'un effondrement. Ce pont est long de 50 m et a une hauteur de plus de 10 m et sa vétusté fait craindre le pire. A. B.