Dans un rapport à soumettre au Conseil de sécurité des Nations unies sur l'évolution des discussions entre le Maroc et le Front Polisario, le secrétaire général de l'ONU estime que pour l'instant, on ne peut même pas parler de négociations tant les positions sont tellement éloignées. Au vu du contenu des comptes rendus de ses collaborateurs chargés de gérer les négociations entre les délégations du Maroc et du Front Polisario à Manhasset, près de New York, Ban Ki-moon n'hésite pas à faire un constat d'échec. Pis, le SG des Nations unies affirme que pour l'instant, on n'a pas encore atteint le stade de la négociation réelle entre Marocains et Sahraouis. N'y allant pas par quatre chemins, Ban Ki-moon trouve que les positions des parties durant le précédent round des discussions entre les deux parties en conflit “restent éloignées sur les moyens de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable”. À partir de ce constat, il aboutira à la conclusion : “En conséquence, bien que les parties aient eu des discussions en interaction dynamique entre elles, il n'y a guère eu d'échange qui puisse être qualifié de négociations.” En plus clair : “Il n'y a eu que peu d'échanges qui ressembleraient de près ou de loin à des négociations.” Selon le rapport, rendu public, on en est encore au stade des échanges préliminaires, comme en témoigne le passage indiquant qu'“au cours de la réunion, les parties ont procédé à un large échange de vues en ce qui concerne la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité 1754 et 1783”. Dans cette analyse du dernier cycle des discussions qui a eu lieu à Manhasset le mois dernier, Ban Ki-moon estime que bien que les parties aient réaffirmé leur engagement en faveur du processus, leurs positions déclarées sur la manière avec laquelle le peuple sahraoui doit exercer son droit à l'autodétermination demeurent très éloignées. L'unique satisfaction demeure dans le fait que les parties se sont félicitées de l'intention de son envoyé personnel, Peter van Walsum, de se rendre très bientôt dans la région. Elles ont aussi convenu de se revoir au même endroit pour un autre cycle de discussions. Marocains et Sahraouis ont “réaffirmé leur engagement à faire preuve de volonté politique et de négocier de bonne foi et convenu de la nécessité de faire entrer le processus dans une phase de négociation plus intense et davantage axée sur le fond”, ajoute le rapport. Il y a lieu de relever également la satisfaction de l'inscription à l'ordre du jour de la question des mesures de confiance dans le but d'obtenir une plus grande clarté quant à la position des parties sur des mesures existantes ou nouvelles, ainsi que sur le forum approprié pour discuter de ces mesures. Cela étant, il est peut probable que le quatrième cycle de pourparlers, prévu du 11 au 13 mars 2008 à Greentree Estate, à Manhasset, permette de rapprocher les positions, du moment que Rabat refuse de discuter d'autre chose que de son plan d'autonomie et que les dirigeants sahraouis exigent que le droit à l'autodétermination de leur peuple soit respecté. K. ABDELKAMEL