Dans un rapport rendu public mardi sur l'évolution des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, le secrétaire général de l'ONU indique qu'il ne s'agit que du “début d'un processus afin de réduire les différences entre les parties pour trouver une solution à ce dossier”. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira, le 11 juillet prochain, pour faire le point sur l'état d'avancement des négociations concernant le conflit du Sahara sur la base du rapport du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a affirmé le président de l'organe exécutif des Nations unies pour le mois en cours, l'ambassadeur de Chine, Guangya Wang. Bien que ce dernier ait déclaré à la presse que ces contacts constituent un “bon signe de début d'un processus afin de réduire les différences entre les parties pour trouver une solution à ce dossier”, le document que présentera le secrétaire général de l'ONU au Conseil fait planer un sérieux doute quant à la possibilité d'un rapprochement des positions marocaines et sahraouies. “Bien qu'elles aient toutes deux confirmé leur respect du principe de l'autodétermination et accepté la résolution 1754 (2007) du Conseil de sécurité comme mandat pour les négociations, leurs positions sont demeurées très éloignées en ce qui concerne la définition de l'autodétermination”, lit-on dans le rapport ficelé par l'envoyé personnel du secrétaire général, Peter Van Walsum. En effet, alors que Rabat persiste à faire de son plan d'autonomie la base de ces négociations, le Front Polisario entend l'application pure et simple du droit à l'autodétermination, lequel prévoit parmi les options soumises au référendum, celle de l'indépendance. C'est dire que les deux parties sont pour l'instant aux antipodes l'une de l'autre. Quant à la présence de l'Algérie et de la Mauritanie lors des négociations de Manhasset, près de New York, Peter Van Walsum précise que “les représentants des pays voisins, l'Algérie et la Mauritanie, étaient présents aux séances d'ouverture et de clôture et ont été consultés séparément pendant les deux jours de réunion. En principe, il leur était loisible de participer aux rencontres des parties, mais toutes les délégations s'étaient entendues sur le fait que lorsque l'une ou l'autre partie préférerait siéger en l'absence des pays voisins, aucun de ceux-ci ne serait présent”. Cette précision dément catégoriquement la version marocaine affirmant que les négociations se sont déroulées avec “la participation des délégations du Maroc, du Polisario, de l'Algérie et de la Mauritanie”. Le seul point positif de la réunion de Manhasset, selon l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, est que “les parties ont accepté que le processus des négociations se poursuive à Manhasset dans le courant de la deuxième semaine d'août 2007”. Néanmoins, Van Walsum ne s'est pas privé de mettre en exergue son pessimisme quant au bon déroulement de ces négociations en ajoutant : “Les parties ont souscrit au communiqué de mon envoyé personnel, reproduit dans l'annexe au présent rapport. Dans ses observations finales, mon envoyé personnel s'est déclaré satisfait du climat positif qui avait présidé aux négociations, mais il a ajouté que cela ne suffisait pas pour mener à bien un processus de négociations.” De son côté, le secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Lynn Pascoe, a relevé que “le succès ou l'échec des négociations serait fonction en dernier ressort de la volonté politique des parties de régler leurs différends par la voie du dialogue et dans un esprit de compromis”. Enfin, le secrétaire général de l'ONU a réaffirmé que “le Conseil de sécurité avait constamment indiqué de façon claire qu'il n'imposerait pas une solution à la question du Sahara occidental mais qu'il tenait à aider les parties à trouver une solution politique mutuellement acceptable qui permettrait d'assurer l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Il y a lieu de faire remarquer que le rapport de Ban Ki-moon est une seconde mouture, parce que la première a été remaniée car ne prenant en considération que la position marocaine. C'est la seconde version, contenant également les propositions du Front Polisario, qui a été rendue publique mardi. K. ABDELKAMEL