Les 11 et 12 février prochain se tiendront à Alger les Assises nationales et internationales du tourisme. Cette rencontre clôture, ainsi, une série de conclaves régionaux autour des futurs pôles d'excellence organisés durant l'année 2007. L'événement est de taille d'autant qu'il sera rehaussé par la présence attendue du président de la République. Une occasion de confirmer l'existence d'une volonté politique de substituer, le moment opportun, le tourisme, aux hydrocarbures comme “industrie industrialisante”, pour reprendre une formule chère aux architectes de la stratégie économique des années 1970. “Refondation et défis du tourisme” est le slogan retenu pour cette première dans les annales de la chose touristique algérienne. Afin d'en finir avec les défunts “programmes-vœux” de développement, le gouvernement vient de se doter d'un Schéma national d'aménagement touristique Snat et d'un Schéma directeur d'aménagement touristique Sdat où les objectifs, que ce soit en demande, exprimée en nombre de lits, ou en arrivées sont chiffrés. À cette échéance, soit durant l'année 2025, l'Algérie accueillera 20 millions de touristes dans les différents établissements d'accueil. Ces derniers, répartis sur 6 pôles d'excellence, ainsi que les agences de voyages et les voyagistes, sont invités dans une logique de “gagnant-gagnant”, entre le public et le privé, à adhérer à une démarche de qualité à même de labelliser la destination avec toutes ses composantes. Les données chiffrées du Sdat permettent aux différents intervenants dans le paysage touristique de procéder à des bilans intermédiaires, apporter les corrections qui s'imposent et consolider les réalisations obtenues. Ainsi, au cours de deux journées, les intervenants dans le secteur du tourisme et les autres acteurs des micro et macro-environnements de l'entreprise touristique, dans son sens le plus large, se réapproprieront les agrégats du Sdat qualifiés d'élément central dans la refondation de l'ensemble de l'activité. Inspiré d'outils performants qui ont prouvé leur efficacité à travers le monde depuis les années 60, ce schéma tente de prendre en considération les spécificités locales dans le souci de toujours garder le cap d'un tourisme responsable. À la refondation de l'industrie touristique vient se greffer un vaste chantier de défis à relever pour atteindre les ambitieux objectifs de 2025. En effet, le chiffre de 20 millions de touristes par an vient juste d'être atteint par la première puissance touristique en Méditerranée, hors pays européens, soit la Turquie, à la suite d'un plan de développement qui dure depuis la deuxième moitié des années 1970. Les défis de l'industrie touristique algérienne sont portés par cinq dynamiques de renouveau. Valoriser une destination Algérie concurrentielle et de qualité, lancer des pôles d'excellence à même de rationaliser l'investissement capable de participer à cette valorisation, mettre en œuvre une démarche qualité basée sur la labellisation de l'offre Algérie, favoriser le partenariat public-privé autour de la qualité de cette offre et, enfin développer une stratégie de financement opérationnelle à même d'accompagner les promoteurs dans leurs projets. Mourad KEZZAR