C'est aux élus locaux de contrôler et de gérer l'administration locale afin que les budgets votés par les assemblées et les actions arrêtées soient à l'abri des dérapages des cols blancs. Ainsi, en vue de doter les élus locaux de moyens leur permettant d'améliorer leurs prestations en matière de gestion de la chose publique, la wilaya de Mila, conformément à un programme de formation continue établi par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, vient de programmer une série de rencontres au profit des nouveaux élus locaux. La première rencontre, tenue avant-hier, qui a réuni l'ensemble des présidents d'APC de la wilaya de Mila, a été animée par le wali et l'inspecteur général de la wilaya. Les autres rencontres, prévues pour le premier semestre de cette année, se dérouleront en ateliers à Ferdjioua, Mila et Chelghoum Laïd. Elles seront encadrées par la DRAG, la DAL et le secrétaire général de la wilaya. La première réunion a eu pour thème “Le code de la commune et son importance juridique”. Durant cette journée, l'inspecteur général brossera un sombre tableau de l'administration municipale dans cette wilaya, mettant en relief la complaisance de certains présidents d'APC. “Nous avons été déçud lors des récentes visites d'inspection”, dira-t-il. Et d'ajouter : “Les maires ignorent le code de la commune et leurs prérogatives !” Et c'est dans un style purement didactique qu'il expliquera dans le menu la substance du code communal. Mettant l'accent sur le déroulement des délibérations que tiennent les membres de l'Assemblée, l'inspecteur général de wilaya invitera les concernés à tout consigner par écrit, depuis l'établissement des convocations des membres de l'Assemblée, qui doivent être remises en main propre, jusqu' au vote de l'ordre du jour, en passant, le cas échéant, par les propositions et suggestions qui pourraient avoir lieu pendant le débat. Autre point saillant, l'orateur expliquera qu'en matière de gestion de ressources budgétaires de la commune, “le P/APC n'a aucun droit d'utiliser ces ressources comme bon lui semble, mais doit faire preuve de pragmatisme, en donnant la primauté aux problèmes et besoins réels de sa collectivité”. “Sa responsabilité restera engagée pendant une durée de dix ans après l'expiration de son mandat”, avertit-il. En s'exprimant sur le dossier sensible des marchés publics, à travers le travail des commissions d'ouverture des plis, d'évaluation des offres et d'attribution des marchés, l'intervenant soulèvera nombre de dysfonctionnements constatés sur le terrain. Il rappelle qu'il est “formellement interdit aux membres d'une commission donnée de siéger dans une autre commission”. Evoquant la déplorable situation de blocage vécue par certaines assemblées sortantes, le conférencier n'ira pas avec le dos de la cuillère en engageant la responsabilité directe des élus. “C'est la résultante de l'ignorance du code de la commune par les présidents d'APC”, accuse-t-il, avant de suggérer aux magistrats municipaux de bien étudier ce document juridique afin de se prémunir des situations conflictuelles qui ont paralysé de nombreuses communes pendant le mandat de 2002 à 2007. Il y a lieu de signaler que les autres rencontres prévues dans le cadre de ce programme de formation auront lieu durant les mois de février, mars, avril et mai avec pour thèmes, “L'élaboration et l'exécution du budget communal”, “Les modalités d'application des différents plans de développement local” et “La gestion des biens et des besoins de la collectivité locale”. Ces actions de formation sont nécessaires pour sauver les Assemblées populaires communales de la mauvaise gestion et de l'ignorance et réhabiliter l'image du président d'APC. En attendant que les formations politiques proposent sur les listes électorales de véritables P/APC potentiels, l'Etat essaie de sauver la mise en les formant. K. Bouabdellah