RESUME : La discussion se poursuit sur un ton plus détendu. Hadjer oublie pour un moment ses angoisses pour découvrir en Kamel un homme mûr et sûr de lui. En fait un homme pour lequel elle est prête à tout. Ils quittèrent le restaurant et Kamel dépose Hadjer à son lieu de travail. Ils se promirent de se revoir bientôt, et Kamel lui promet de la rappeler souvent au bureau. - Tant pis. Fella comprendra les choses, lui dit-il. Si elle veut m'aider, elle ne nous reprochera pas notre relation. Hadjer retourne à son travail. Elle avait besoin de réfléchir et, pour cela, elle se terre dans un silence des plus profonds. Fella ne relève pas l'anomalie, et remet la chose sur le compte de l'état d'âme perturbé de Hadjer. Elle ne se trompait d'ailleurs pas, puisque cette dernière luttait contre une forte envie de tout envoyer au diable. “Pourquoi dois-je supporter cette situation ?” Se demandait-elle…”Pourquoi ne ferais-je pas mieux de m'envoler sous d'autres cieux ? Kamel apparemment est prêt à une telle initiative…” Des idées s'entrechoquaient et elle dut éteindre son micro et prendre un comprimé d'aspirine, tant sa tête lui faisait mal. Le stress…. Aussi loin que cela remonte, elle ne se souvient pas d'avoir eu un moment de paix avec elle-même, ne serait-ce qu'un répit de quelques secondes. La journée se termine pour elle dans une ambiance électrique et elle refuse poliment la proposition de Fella qui voulant la distraire un peu. Elle l'invita à prendre le thé dans un des salons du centre-ville. - Merci, Fella, mais pas aujourd'hui. Je sens que ma tête va éclater. - Comment feras-tu pour rentrer ? - Le bus… Je vais attendre tranquillement le prochain passage. Cela ira, ne t'inquiète pas pour moi, et puis aujourd'hui, il ne pleut pas. - Mais tu n'a pas l'air du tout dans ton assiette. J'aurais dû demander à Kamel de venir nous chercher. Hadjer repense à son déjeuner en tête-à-tête avec le jeune homme et esquisse un sourire : - Non, il ne faut pas le déranger, il a ses occupations lui aussi. - Tu te sens bien Hadjer ? - Cela ira, ne t'inquiète pas… D'ici demain, si ma migraine empire, je prendrai un arrêt de travail. Elles se quittèrent au seuil de l'Entreprise, et Fella suit sa collègue du regard. - Pourvu qu'elle arrive saine et sauve chez-elle, se dit-elle. Deux journées les séparaient du week-end. Fella repense à la conversation qu' elle avait eue la veille avec sa mère et se demande si cette dernière ne va pas encore la tarabuster avec la demande en mariage qu'elle avait prévue pour Kamel. Le week-end, elles iront sûrement rendre visite à la future fiancée. Devrait-elle en toucher un mot à Kamel ? Elle se met à réfléchir. Tout compte fait, elle verra d'abord la fille, puis avisera. Après tout, il a le droit de savoir. N'était-il pas le premier concerné dans cette affaire ? Et puis le mariage est une chose trop sérieuse. Tout un avenir. En ce moment, elle eut une pensée émue pour Hadjer. “Pauvre fille, se dit-elle. Mérite-t-elle autant de sacrifices ? Et si elle n'était pas mariée à cet homme…?” Fella laisse son imagination vagabonder. Aurait-elle accepter Kamel… ? Pourquoi pas… ? Sa mère n'aurait pas eu à trop chercher et lui aurait cessé de courir les nanas pour l'épouser et Hadjer, n'aurait pas eu la tête de mort qu'elle a affiché tout au long de l'après- midi. La jeune fille rentre chez-elle de son côté, et la journée se termine sans autres incidences. Y. H. (À suivre)