Le ministre de l'Intérieur a lancé un appel à maintenir la vigilance de tous les instants pour contrer les méfaits du terrorisme et de la criminalité. Les auteurs des attentats du 11 décembre perpétrés contre les sièges du Conseil constitutionnel et du Pnud ainsi que celui du 10 décembre ayant visé un autobus transportant les employés de la firme Brown and Root Condor (BRC) dans la zone Bouchaoui ont été déférés hier devant la justice, a annoncé un communiqué du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Il s'agit, selon ce communiqué, de “F. Yacine informaticien à BRC, B. Fouad, K. Youcef, M. Mustapha (tous trois entrepreneurs) K. Ahmed, employé dans une entreprise de promotion immobilière et B. Amine livreur”, précise le communiqué qui ajoute le “responsable Bouzegza Abderrahmane “émir” de katibat El-Farouk a été tué au cours de l'opération du 28 janvier qui a eu lieu dans le secteur de Souk dans la wilaya de Boumerdès”. Le communiqué précise que “si le nommé Bouzegza était connu des services de sécurité (43 avis de recherche depuis 1998), la plupart de ses acolytes semblent avoir succombé à des différents types de manipulations appuyés par des intéressement financiers”. Le communiqué ajoutera qu'avec cette opération, tous les attentats commis dernièrement dans l'Algérois ont été élucidés. “Les résultats de ces opérations à l'actif des services de sécurité et de l'ANP menées avec une célérité remarquable et dans des délais relativement réduits, confirment les progrès accomplis par nos forces en termes de professionnalisme et d'efficacité”, conclut le communiqué. Par ailleurs, et selon d'autres sources, ce réseau aurait été démantelé après que les services de sécurité eurent arrêté au niveau du site de chalets La Sablière un architecte de formation, originaire de Boumerdès âgé de 26 ans, en sa possession une bombe prête à exploser et un fusil mitrailleur de type Kalachnikov. Ce terroriste B. Fouad, 26 ans, qui serait l'auteur de l'attentat perpétré l'année dernière, contre un officier de la police en plein centre-ville de Boumerdès, s'apprêtait à exécuter un autre attentat toujours à Boumerdès. Son acolyte, M. Mustapha, un autre architecte établi à Alger mais originaire de Boumerdès, qui fait partie du même groupe, sera lui aussi arrêté deux jours après par les services de sécurité. Ces derniers mettent la main sur un véhicule fourgon que les “architectes” allaient utiliser pour d'autres attentats kamikazes. Poussant leurs investigations plus loin, les services de sécurité arrivent en l'espace de trois jours seulement à remonter la filière jusqu'arriver à la tête pensante du groupe à savoir l'“émir” Bouzegza Abderahmane Abou Assra de Lakhdaria surnommé aussi Ethoulathi “émir” de katibat El-Farouk qui sera tué 48h après par une patrouille de l'ANP à Oued Djenane près de Boukerrai, petite bourgade coincée entre Chabet El-Ameur et la commune de Béni Amrane non loin de Souk El-Had. Selon les mêmes sources, ces deux architectes ainsi qu'un autre ingénieur auraient accompagné à Alger quelques jours avant les attentats du 11 décembre les deux kamikazes Bechla Rabah et Larbi Charef pour leur indiquer les différents itinéraires à prendre et les familiariser avec les lieux. Le groupe se rencontre une fois de plus au marché de Tidjelabine pour l'achat des véhicules qui seront bourrés d'explosifs par un autre groupe terroriste faisant partie de la seriat Ettafdjir établie dans les maquis de Bouchakour et Souk El-Had. Ces intellectuels, qui n'ont jamais été impliqués dans des affaires avec la justice, agissaient pour le compte de l'“émir” Abou Assra moyennant des fortes sommes d'argent. Selon nos sources, les membres de ce groupe percevaient d'importantes sommes d'argent pour les missions effectuées, qui au début, se limitaient à donner des informations. Mais au fur et à mesure, les membres qui commencent à goûter à l'argent facile, balancent carrément dans l'action terroriste. Après les enfants qu'il a utilisés pour organiser ses attentats, le GSPC s'appuie maintenant sur des “intellectuels” insoupçonnables d'autant plus qu'ils ne sont pas fichés et donc inconnus des services de sécurité. Djamel Sadoune