“Si la France n'investit pas dans le secteur du tourisme algérien, l'Hexagone restera alors le dernier en matière d'investissement tous secteurs confondus en Algérie. Ce serait alors dommage et un échec pour l'économie française”, nous a déclaré le représentant de Mme la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, aux Assises internationales du tourisme, M. Christian Mantei, qui est également directeur général de l'Observation, développement et ingénierie touristiques (Odit France). Dans un entretien accordé à Liberté en marge des Assises nationales et internationales du tourisme qui se déroulent au Palais des nations, le responsable français semble ainsi interpeller les opérateurs de l'Hexagone sur la nécessité, voire l'urgence d'investir dans le secteur touristique en Algérie. Faute de quoi, les Français resteront toujours les derniers en Algérie. Notre interlocuteur a d'emblée voulu montrer tout l'intérêt qu'accorde le président Nicolas Sarkozy à l'Algérie, et ce, à travers la délégation française dépêchée à Alger pour prendre part aux Assises du tourisme. Outre le représentant de Mme la ministre de l'Economie, il faut relever la participation du conseiller technique du président français, M. Dahmane Abderahmane, ainsi qu'un autre cadre supérieur de l'organisme public du tourisme en la personne de Bernadette Ducret. Ainsi, selon Christian Mantei, “la présence de cette délégation et d'autres membres de cabinets-conseil aujourd'hui à Alger prouve clairement que le président Nicolas Sarkozy est très attentif au développement économique de l'Algérie”. Plus loin, le représentant de Christine Lagarde a rappelé que “Nicolas Sarkozy ne manque pas, à chaque occasion, de demander à ses ministres concernés par le dossier Algérie de développer les opportunités de partenariat avec leurs homologues algériens”. Et d'ajouter : “La présence de Français d'un tel niveau politique aux Assises internationales du tourisme à Alger signifie qu'une volonté politique de concrétisation et de pragmatisme existe entre les deux pays,” avant d'enchaîner explicitement : “Nous sommes en train de mettre en avant les initiatives politiques prises à Alger par les présidents Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy. À présent, il y a réellement une volonté de développer et d'approfondir les relations entre Alger et Paris”. Une manière de signifier qu'il est plus que jamais important de regarder vers l'avenir afin d'assainir les relations bilatérales marquées jusqu'à un passé récent par la tension liée à l'histoire et à la colonisation. Abordant le tourisme en Algérie, le directeur général d'Odit France n'a pas manqué d'afficher un intérêt particulier. “La lecture du Schéma directeur du tourisme présenté aux participants nous conforte, nous les Français, que l'Algérie est en train de bouger et d'aller de l'avant. Après le schéma, il faudra mettre cette stratégie sur le terrain”. Abordant la concrétisation du projet de Chérif Rahmani, M. Christian Mantei préconise d'aplanir toutes les difficultés qui risquent d'entraver un bon décollage d'un secteur générateur de richesses et créateur d'emplois. “Il faudra d'abord transformer le territoire algérien brut plein de potentialités en une destination touristique”, dira-t-il. Et d'indiquer : “Les efforts des Algériens devront être déployés afin d'élaborer une offre globale que l'Algérie pourrait fournir en matière de services. Ces efforts sont appelés à être consacrés dans le domaine aérien et d'hôtellerie. Une offre plus développée pour parvenir à drainer des grosses machines d'investissement dans le tourisme. Il est temps de passer du tourisme au stade d'industrie touristique.” Pour ce faire, il ne manquera pas de suggérer de résoudre tous les problèmes relatifs à l'aérien et à l'hôtellerie avec l'élaboration d'un contrat technique de destination avec les transporteurs et les hôteliers. Plus loin, il insistera sur la formation qui reste, selon lui, un handicap majeur dans le tourisme. “La formation dans le tourisme reste un point fragile. Il faut vraiment investir dans ce créneau pour transformer l'hospitalité des Algériens, une valeur intrinsèque de ces derniers, en un accueil professionnel. Beaucoup d'efforts doivent être fournis dans la dimension de la formation pour parvenir à parler de l'industrie touristique”. Hanafi H.