Une délégation d'entrepreneurs algériens est attendue le 15 novembre à Paris. Le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, M.Thierry Breton, sera demain à Alger pour une visite de travail. Ce séjour, le premier du genre effectué en Algérie par M.Breton depuis sa prise de fonctions, s'inscrit dans le cadre de la refondation des relations algéro-françaises, notamment sur le plan des échanges économiques tel que formulé par l'aide-mémoire sur le partenariat signé entre les deux pays le 27 juillet 2004 à Alger. Selon cet «aide-mémoire sur le partenariat pour la croissance et le développement», la France et l'Algérie ont souhaité consa-crer, par des orientations précises, le partenariat économique d´exception. Soulignons que l'année 2004 et le début de l'année 2005 ont connu une série de visites des ministres français en Algérie, entre autres ceux de l'Intérieur, des Affaires étrangères, des Transports et de la Justice. Autant d' occasions pour les deux pays d'échanger les expériences dans différents domaines, en particulier dans celui de l'économie, où l'on retient une nette amélioration du climat d'affaires entre les deux pays. L'excellence des relations algéro-françaises ont, faut-il le souligner, largement profité à l'Hexagone qui, en 2003, a totalisé plus de 3 milliards d´euros en matière d'exportations vers l'Algérie, soit une progression de 13% par rapport à 2002. Autre exemple de cette embellie, la très forte présence des opérateurs français lors des éditions 2004 et 2005 de la Foire internationale d´Alger. Longtemps désertée par les entreprises françaises, la manifestation économique la plus importante du pays a rassemblé pas moins de 350 d´entre elles, trois fois plus qu´en 1999. S'agissant de l'investissement, les stocks d'investissements directs étrangers (IDE) détenus par la France en Algérie en 2002, correspondent à 144 millions d'euros. Ils font de l'Algérie le 75ème pays d'investissement français. C'est là un indice probant sur une tendance à voir l'Algérie d'abord comme un débouché pour les produits français que comme un réel espace d'investissement. Cela dit, à Paris, on assure que, compte tenu de l'amélioration de la situation sécuritaire et de l'ouverture de l'économie algérienne, le renforcement de la présence française en Algérie devrait se faire sentir davantage dans les prochaines années. Cela étant, l'accord de reconversion de la dette entre la France et l'Algérie, signé à Alger le 17 décembre 2003, se veut à la fois un moyen d'alléger une partie de la dette de l'Algérie vis-à-vis de la France à hauteur de 61 millions d'euros, mais aussi un outil d'encouragement de l'investissement français en Algérie. Cette enveloppe a été portée à 288 millions d'euros dans le cadre de l'aide-mémoire sur le partenariat et le développement signé à Alger le 27 juillet 2004 entre les ministres français et algérien des Finances. Actuellement, on compte plus de 180 filiales d'entreprises françaises, dont 60% de bureaux de représentation, activant dans de nombreux secteurs, notamment l'agroalimentaire avec le groupe Danone. Notons, par ailleurs, qu'à l'occasion de la visite de M.Breton en Algérie, un bilan de la coopération économique entre les deux pays sera dressé. Elle sera suivie le 15 novembre à Paris par un colloque sur le thème «l'Algérie: Ouverture du marché, tonicité de la croissance et politique volontariste de grands projets». Ce colloque est organisé par la branche internationale du Medef (patronat) et par Ubifrance, l'agence française officielle de promotion des entreprises françaises à l'étranger. Par la même occasion, une délégation d'entrepreneurs algériens est attendue le 15 novembre à Paris pour une rencontre avec ses homologues français. La délégation algérienne sera conduite par M.Omar Ramdane, président du Forum des chefs d'entreprises et la délégation française présidée par M.Yves-Thibault de Silguy, président du Comité Algérie de Medef International.