La rente pétrolière, seule mamelle nourricière de notre économie, a eu pour effet de créer chez les citoyens algériens une mentalité pour le moins singulière, à savoir l'indifférence, voire même une certaine hostilité à l'égard de l'étranger. Les professionnels du secteur le savent : l'un des écueils dont souffre le tourisme chez nous, car leur liste est aussi longue qu'un parchemin, c'est l'accueil. Cela peut paraître anecdotique, mais c'est d'une importance insoupçonnable. La manière de recevoir un touriste qui débarque à l'aéroport fait partie des arguments de vente du produit touristique national. Au niveau de la direction de la PAF, on semble avoir enfin pris conscience de ce paramètre. En effet, des instructions ont été données aux agents exerçant aux postes frontaliers de se montrer affables, courtois et disponibles et surtout communicatifs. Le “pafiste”, en sa qualité de premier contact et de par son attitude, accueillante ou désagréable, participe à l‘image que se fait le visiteur étranger qui arrive dans notre pays. Et c'est souvent de cette attitude que dépend tout le reste de la prestation. Mais à ce niveau, nous devons avoir la modestie de reconnaître que tout reste à faire. Car l'accueil est une culture qui s'acquiert au fil des années et ne se décrète pas à coups d'instructions. Cette culture, nous ne l'avons pas ou en tout cas pas assez, car le tourisme n'a jamais été une priorité dans notre pays. La rente pétrolière, seule mamelle nourricière de notre économie, a eu pour effet de créer chez les citoyens algériens une mentalité pour le moins singulière, à savoir l'indifférence, voire même une certaine hostilité à l'égard de l'étranger. Notre pétrole nous a rendus tellement autosuffisants et tellement fiers de nous-mêmes que l'apport d'un touriste nous paraît insignifiant. Mais jusqu'à quand va durer un tel état d'esprit ? En tout cas, si au niveau politique on a vraiment décidé d'ériger désormais le tourisme en secteur stratégique, comme l'a si bien souligné le président Bouteflika dans son message, c'est un véritable aggiornamento qu'il faut opérer. Et le sourire fait partie de ces bonnes manières qu'il faut réapprendre et en finir avec des policiers, des hôteliers avec une mine de dix pieds de long. Cela, nos voisins marocains et tunisiens qui vivent du tourisme l'ont compris. N. S.