Une “thérapie de groupe” sur laquelle beaucoup d'espoirs sont mis par Hadj Rabia pour remettre la compagnie nationale sur “le bon chemin” et surtout reconquérir les clients. “Il ne faut pas laisser les clients sans écoute”, a souvent martelé le directeur général par intérim. “C'est un retard qui est programmé”. Un diagnostic sur la ponctualité d'Air Algérie peu surprenant mais s'il émane du directeur général par intérim, Hadj Rabia lui-même, cela ne peut que donner un aperçu de l'ampleur du problème. Cette phrase donne aussi une idée sur le ton qui a prévalu tout au long des trois jours qu'ont duré les assises d'Air Algérie qui se sont clôturées hier en fin de journée. Le déballage était au rendez-vous dans toutes les interventions des responsables d'Air Algérie. Ces derniers ont mis sur le tapis toutes les difficultés rencontrées et qu'ils rencontrent encore. Une “thérapie de groupe” sur laquelle beaucoup d'espoirs sont mis par Hadj Rabia pour remettre la compagnie nationale sur “le bon chemin” et surtout reconquérir les clients. “Il ne faut pas laisser les clients sans écoute”, a souvent martelé le directeur général par intérim. L'aspect communication a été d'ailleurs très souvent abordé par lui et il n'a pas hésité à mettre les cadres de la compagnie devant leurs responsabilités. Usant souvent dans son discours de la formule “il faut”, il a insisté sur l'urgence d'arriver à une certaine “normalisation de nos actes” et à “améliorer le programme d'approvisionnement”. Cette relation avec les clients est évidemment indissociable de la ponctualité. Un problème dont l'ampleur a fait que la compagnie soit connue par “Air Retard”. Une situation que beaucoup d'intervenants ont relevé au cours de ces assises, mais en mettant avant tout presque tout sur le dos des “raisons exogènes”. Pour M. Bouselha, directeur des transports, et avec tableaux à l'appui, le catering est la cause principale du retard constaté sur les vols. Tout en donnant d'autres exemples. “Une simple panne et vous avez une cascade de retards surtout quand tous les avions sont engagés”, affirme-t-il. Avant de recommander qu'“il faut avoir un ou deux avions de réserve. D'ailleurs en 2007 nous avons même utilisé deux avions dont les dates de visite d'entretien étaient dépassées”. Les problèmes survenus au niveau des escales dans les aéroports à l'étranger ont été aussi pointés du doigt pour expliquer les retards. L'une des “grandes” recommandations pour ces assises touche d'ailleurs l'aspect du retard. Il s'agit, comme annoncé par le DTR, “de la prochaine organisation des journées de ponctualité en mars et en mai 2008”. L'indemnisation des passagers a été aussi évoquée lors de ces assises. M. Bouselha évoquera 267 dossiers traités en 2007 avec une indemnisation de 10 112 742 DA alors qu'en 2006, il y avait 3 341 dossiers avec une indemnisation de 11 244 680 DA. Avant de préciser : “C'est tout de même seulement 7 sur 100 000 passagers.” Cependant, il n'omettra pas de préciser que malgré toutes ses difficultés, il y a eu une amélioration de la situation en donnant des chiffres : “Avec un nombre de passagers plus important”, (en 2007 il y a eu 3 724 833 alors qu'en 2006 ce sont 3 527 278). Toujours à propos des relations avec les clients, le volet des tarifs ne pouvait être passé sous silence. Questionné sur la cherté des billets, le chef de division commerciale, M. Benahmed, a plutôt parlé de “modification”. “La grille tarifaire a été considérablement modifiée ces deux dernières années par la mise en place, depuis juillet 2006, du Yield qui permet le management et la gestion des recettes.” Est-ce une autre manière de dire qu'il ne faut pas s'attendre à des réductions à court terme ? À cela, il rappellera les nombreuses promotions initiées par Air Algérie, tout en affirmant que les prix préconisés de la compagnie algérienne “sont toujours moins chers que ceux de nos concurrents. D'ailleurs, c'est pour cela qu'on compte attaquer tous azimuts sur la communication pour mieux vendre notre image et montrer les grands efforts que nous déployons”. Le déballage a aussi permis la mise en exergue des “acquis” d'Air Algérie. La ligne de Montréal, lancé en juin dernier, a été très souvent citée par les responsables de la compagnie, tel un trophée, dans leurs déclarations et interventions. Tous étaient unanimes sur la réussite de cette desserte. “En six mois, nous avons eu 8 860 passagers au départ d'Alger avec une part de marché équivalente à 54,75%”, précisera M. Bouselha. Il donnera en comparaison les chiffres des autres compagnies concurrentes pour montrer “l'exploit” d'Air Algérie : 3 869 passagers (soit 23,91% de parts de marché) pour Royal Air Maroc, 3 285 passagers (20,30%) pour Air France et 170 passagers (1,05%) pour la Lufthansa. Concrètement les responsables d'Air Algérie, et avant la fin des travaux, avaient déjà pris des décisions. Parmi lesquelles il y aura un recrutement de cent pilotes dont 50 parmi ceux formés par la “défunte” compagnie Khalifa Airways et 50 autres formés par la compagnie nationale. Ils viendront s'ajouter aux 320 pilotes déjà sur place. Il y aura aussi la création de six filiales qui devraient être installées dans “une quinzaine de jours”. Les responsables d'Air Algérie, et Hadj Rabia à leur tête, misent beaucoup sur les résultats de ces assises. “Au-delà de ces assises, on ne tolérera aucun dépassement”, a averti le directeur général par intérim. Les clients verront-ils bientôt ces changements sur le terrain ? Attendons pour voir. Salim KOUDIL