Les Etats-Unis n'ont pas l'intention d'implanter de nouvelles bases militaires en Afrique, en dépit de la création d'un commandement militaire africain (Africom) actuellement installé en Allemagne, a déclaré le président américain, dans la capitale ghanéenne, avant-dernière étape de son périple africain qui s'est achevé au Liberia. “Nous n'envisageons pas d'ajouter des bases”, s'est-il défendu lors de sa conférence de presse avec son homologue ghanéen John Kufuor, après que de nombreux pays africains eurent fait montre d'inquiétudes face à la recherche par les Etats-Unis de transférer l'Africom d'Allemagne vers le continent africain. Bush s'est rendu à l'évidence : l'Afrique ne veut pas entendre parler de son projet de base militaire. Depuis près d'un an, Washington cherche sans succès à installer sur le continent son Africom. L'Algérie, la première à dire tout haut en juin dernier ce que pense le contient concernant la présence militaire directe des Etats-Unis. Le Nigeria, cinquième fournisseur de pétrole des Etats-Unis, a coupé court au projet de l'Africom sur le sol africain. Les Africains ont vu dans le projet américain une volonté de sécuriser son approvisionnement énergétique, sachant que d'ici à 2015, un quart de ses importations pétrolières proviendront d'Afrique, et notamment du golfe de Guinée, plus que le motif avancé de guerre contre El-Qaïda. Certains observateurs se demandent même si la recrudescence du terrorisme dans le Sahel n'est pas à lier avec ce projet de base. Le président Bush a rejeté ces critiques, pour lui il s'agit seulement d'une structure de commandement, visant à aider à fournir une assistance aux pays d'Afrique, de sorte que ces pays soient mieux préparés à résoudre les conflits d'Afrique, par exemple en fournissant une formation au maintien de la paix ! “Je veux dissiper l'impression que soudainement l'Amérique voudrait en quelque sorte débarquer toutes sortes d'éléments militaires en Afrique. Ceci n'est tout simplement pas vrai”, a-t-il essayé de convaincre depuis Accra. D. B.