Le Parti des travailleurs (PT) a réaffirmé son soutien au droit de grève, apportant sa caution au débrayage des travailleurs des différents secteurs. À l'issue des travaux du comité central et du Conseil national du PT, qui se sont tenus du 20 au 22 février 2008 à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, à Zéralda, sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, a clairement laissé entendre, hier, dans son discours de clôture que le droit de grève est aujourd'hui remis en cause par “les réformes de l'Organisation internationale du travail”. “Le droit de grève doit être défendu et nous devons également défendre les acquis des travailleurs”, a-t-elle soutenu en se référant à la situation grondante des secteurs de la Fonction publique. La responsable a même affiché son opposition aux déclarations faites hier matin à la radio, par le Chef du gouvernement, concernant l'application de la nouvelle grille des salaires au mois de mars. “Nous ne comprenons pas ce retard, l'application était prévue initialement en septembre 2007, puis en janvier 2008”, a-t-elle noté, en faisant le parallèle entre la dégradation du pouvoir d'achat des salariés et l'existence d'importantes réserves en devises (110 milliards de dollars) dans les caisses de l'Etat. Pour Mme Hanoune, le contexte mondial et ses retombées sur l'Algérie suscitent des inquiétudes. Pire, “nous assistons à une attaque féroce contre les travailleurs et dans le domaine politique contre les souverainetés nationales, ainsi que sur le plan militaire avec la militarisation qui prouve le danger de la situation”, a-t-elle précisé. Au leader du PT de s'en prendre violemment contre les “directives”, voire même “les attaques” de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de l'Union européenne (UE) et aux institutions financières internationales, à leur tête la Banque mondiale, qui sont, selon elle, à l'origine de la misère et de toutes les difficultés vécues par “la majorité (des populations, ndlr) de la planète”. “L'ingérence extérieure dans les affaires des pays se faisait avant au nom des droits de l'Homme, puis au nom de la lutte contre le terrorisme et aujourd'hui, elle se fait au nom de la révision des Constitutions”, a-t-elle encore affirmé, non sans indiquer que la bataille est avant tout “une question de survie” et qu'elle se situe entre “la barbarie” et “la civilisation humaine”. Dans ce cadre, la SG du PT a passé en revue les questions débattues, pendant les deux journées à Zéralda, par les instances dirigeantes de sa formation pour dénoncer, notamment “la position sournoise” du Conseil de sécurité vis-à-vis de l'occupation israélienne en Palestine, le plan américain visant à enfermer le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord dans “72 enclaves” et le soutien, par l'administration US et les grandes puissance européennes, à l'indépendance du Kosovo. Elle a, en outre, annoncé le lancement éventuel d'une “initiative sur le droit des peuples à la survie”. Mme Louisa Hanoune a aussi fait part de propositions avancées par les cadres du PT, dont celles relatives à “la politique compradore qui pousse les cadres algériens, travaillant surtout dans les secteurs des hydrocarbures et de la santé, à fuir le pays, et qui encourage l'exportation de la main-d'œuvre étrangère”, et à l'organisation d'une “conférence nationale ouverte aux forces vives”. Mais, l'intervenante a cependant parlé “d'autres propositions” dégagées lors des débats qui concernent “la situation des travailleurs, des retraités, des jeunes et des cadres”. Elle a également été critique par rapport à la politique suivie dans notre pays en matière de privatisation, citant nommément “la position de Temmar” et jugeant que “la décision récente du gouvernement n'est pas claire”. De l'avis de Mme Hanoune, cette politique n'a rien à voir avec “le transfert de propriété”, qu'elle comprend des “opérations de bradage” et qu'elle “envahit le marché des produits des sociétés étrangères”. “Il n'y a pas de décision souveraine sur le plan économique”, a-t-elle renchéri, pointant son doigt en direction des “investissements étrangers, de l'accord d'association avec l'UE et de l'OMC”. “Nous disons que cette main doit cesser, car la souveraineté nationale est un tout”, a déclaré le leader du PT, promettant que son parti va “influer positivement sur le cours des évènements”. H. Ameyar