Les orientations du président de la République lors de ses différents discours ou encore à l'occasion de Conseils des ministres ne sont pas prises en considération et encore moins concrétisées sur le terrain. De cela, le Parti des travailleurs en a l'infime conviction. Une conviction qu'il a exprimée hier par la voix de sa secrétaire générale, lors d'une conférence de presse qu'elle a animée à l'issue de deux jours de réunion du comité central au siège de la Mutuelle générale des travailleurs de la construction, à Zéralda. Cette conviction est motivée par le fait que les instructions données par le président de la République ne se traduisent pas dans les textes ou projets de loi déposés par le gouvernement au niveau de l'APN. Elle en veut pour preuve les dispositions contenues dans la loi sur les domaines, dont son parti mène une campagne de plus de 1 million de signatures pour son retrait pur et simple, tant elle constitue un véritable danger pour le pays. «Une personne qui a le droit de jouissance d'un terrain ne peut pas en même temps demander un crédit bancaire et mettre ce terrain en hypothèque alors qu'il ne lui appartient pas. Cette disposition n'a pas été supprimée», dira-t-elle, scandalisée, avant de réitérer la position de son parti pour l'abrogation de cette ordonnance et le retour à la loi de 1990. Louisa Hanoune reviendra longuement sur la crise financière et ses répercussions sur notre pays, en dépit des assurances du ministre des Finances et du gouverneur de la Banque d'Algérie, dont elle déplorera les propos tenus lors de l'assemblée générale du FMI. Ils ont en effet demandé que cette institution de Bretton Woods exerce plus de contrôle sur la gestion des gouvernements. «Si l'Algérie s'était soumise aux pressions du FMI par rapport aux fonds souverains, la privatisation des banques publiques, aujourd'hui, avec ce désastre financier mondial, notre pays se serait effondré.» Et Mme Hanoune d'ajouter : «Le Fonds monétaire international ne saurait en aucun cas constituer le remède pour cette catastrophe car il en est le mal.» S'appuyant, y compris sur les études d'experts économiques ayant pour idéologie le capitalisme et qui, aujourd'hui, tirent la sonnette d'alarme, le porte-parole du Parti des travailleurs avertit sur la dangerosité des répercussions de la crise. D'ailleurs, elle ne manquera pas d'exiger que l'Etat algérien rapatrie les 45 milliards de dollars qu'il a mis dans les banques américaines. «Ils ont refusé de nous transmettre les chiffres», dénoncera-t-elle, non sans demander si cet argent n'a pas servi à sauver les banques privées américaines ou autres. Pour Louisa Hanoune, il est encore temps pour les Algériens d'ouvrir un débat national par le biais des médias lourds, notamment, sur cette crise. Cela avant que l'irrémédiable ne touche notre pays, surtout que le prix du pétrole, dont notre économie dépend quasi totalement, ne cesse de dégringoler. Aussi, il est plus qu'urgent, pour la représente du Parti des travailleurs, de renationaliser l'un des joyaux de l'industrie algérienne, El Hadjar en l'occurrence. Elle cautionnera les décisions des pouvoirs publics d'avoir imposé dans la loi de finances le taux de 15% pour les firmes étrangères, la taxe de 1% sur le chiffre d'affaires pour les concessionnaires. Mais elle s'indignera contre l'instauration de la taxe sur les véhicules qu'elle considère comme une véritable provocation. Le PT a quand même réussi à faire entériner les 62 autres amendements qui devront faire l'objet d'une argumentation lors de la plénière de jeudi prochain. Il est question de l'augmentation du SNMG à 35 000 DA, de l'instauration du revenu minimum d'insertion (RMI), de la création de maisons de retraite médicalisées, de l'interdiction de tout salaire en dessous du SNMG, de l'obligation pour les entreprises étrangères de réinvestir 30% de leurs bénéfices, d'une aide au loyer. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, tout en dénonçant le bicéphalisme dans les décisions économiques, s'est demandée s'il n'existait pas de rapport direct entre celui-ci et les différents reports de la révision de la Constitution qui doit, selon le PT, passer par la voie référendaire. F. A.