Le phénomène risque de prendre de l'ampleur à Tizi Ouzou. La diminution de la population scolaire commence à susciter des inquiétudes. C'est le constat qui a été fait, mercredi dernier, à l'occasion d'un conseil exécutif de wilaya consacré à la rentrée scolaire 2008/2009. Selon le rapport présenté par le directeur de l'éducation, il ressort, en effet, un recul en termes de nombre d'élèves scolarisés. Ainsi, au niveau du primaire, il est attendu quelque 110 434 élèves pour la prochaine rentrée scolaire, contre 116 794 actuellement. Soit une diminution de 6 360 élèves. Un record. Idem pour le cycle secondaire où l'on s'attend à des coupes dans la population scolaire : le nombre de lycéens sera de 39 224, c'est-à-dire 4 865 de moins que présentement. En revanche, une légère hausse au collège est inévitable, en raison du passage de deux promotions (6e et 5e année primaire) au CEM. Le nombre de collégiens connaîtra donc une hausse de 1 766 élèves. Ce qui portera à 77 301 élèves la population scolaire au collège. Sur les trois cycles confondus, la population scolaire sera moins nombreuse l'année prochaine. Elle passera de 236 419 à 226 959 élèves. Soit une différence de 9 460. Cette diminution du nombre d'élèves induira inévitablement une pléthore dans le corps enseignant, notamment dans le cycle primaire où quelque 700 instituteurs seront en surnombre. Ces derniers, du moins les licenciés parmi eux, seront affectés dans les collèges qui recevront plus d'élèves que d'habitude. Le phénomène du recul de la population scolaire est en fait récurrent dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les causes sont multiples. Outre le vieillissement de la population, le recul de l'âge du mariage, l'espacement des naissances et l'émigration sont, entre autres, les causes à l'origine de la diminution du nombre d'élèves dans les écoles. Mais il n'y a pas que cela. Le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, veut comprendre les raisons d'un tel état de fait. Pour lui, il est vrai que la tendance nationale aujourd'hui est à la baisse du taux de natalité et, par ricochet, au vieillissement de la population algérienne, mais il est urgent de sérier les véritables causes du recul de la population scolaire. Recommandant une enquête sur la question, l'orateur s'est interrogé si vraiment les gens n'assurent pas la scolarisation de leurs enfants dans un pays où l'enseignement est pourtant obligatoire, selon les lois en vigueur. Si les élèves scolarisés seront moins nombreux donc l'année prochaine, les infrastructures éducatives seront, elles, en hausse. 693 écoles primaires, 171 collèges et 58 lycées constitueront l'ossature du parc immobilier de l'éducation nationale dans la wilaya de Tizi Ouzou pour la rentrée de septembre. L'une des conséquences de la diminution du nombre d'élèves, notamment dans le primaire, sera sans doute la fermeture des écoles. Une tendance qui se manifeste au niveau de certaines communes rurales. Y. A.