La direction du Front de libération nationale (FLN) a instruit ses différentes instances à se préparer à la tenue du conseil national. La direction de la formation de Abdelaziz Belkhadem n'a cependant pas fixé de date pour la tenue de ce rendez-vous organique. Elle s'est contentée de dire aux différents responsables impliqués dans sa préparation : “Préparez-vous à un conseil national à la fin du mois de mars ou tout au plus tard, début avril.” L'imprécision liée à la date du conseil national, qui est officiellement programmé à travers l'installation d'une commission destinée à sa préparation, s'explique par l'ordre du jour du conseil national. Ce dernier doit porter, en effet, exclusivement sur la candidature du militant, président du FLN à la présidence de la République. Et cette candidature à un troisième mandat présidentiel ne peut être possible que s'il y a révision de la Constitution. “Nous ne pouvons porter la candidature du président de la République à un autre mandat que si la Constitution est révisée”, souligne un responsable du parti de Belkhadem. La date de la tenue du conseil national du FLN dépend donc du président de la République et de son annonce de la révision de la Constitution. “Belkhadem nous a dit que la révision de la Constitution, c'est pour bientôt et nous a demandé de préparer le conseil national devant se tenir tout de suite après la révision de la Constitution”, nous explique un autre membre de la direction du FLN. Quoi qu'il en soit, le rendez-vous organique de la formation du Chef du gouvernement dépend de l'intention du chef de l'Etat de procéder à une révision de la première loi du pays et donc de briguer un troisième mandat à la tête de l'Etat algérien. À ce sujet, il faut dire que même si le président de la République n'a pas encore exprimé sa volonté de rempiler, son entourage proche, tout comme les formations politiques membres de l'alliance présidentielle (le Front de libération nationale, le Rassemblement national démocratique et le Mouvement de la société pour la paix) et les associations de masse (ONM, Cnec, les associations de soutien au programme du président de la République) se sont succédé ces dernières semaines pour demander au président de se représenter en 2009. Le Président, quant à lui, même s'il n'a pas exprimé officiellement sa volonté de briguer un autre mandat, a néanmoins annoncé, il y a de cela pratiquement deux ans, sa volonté de réviser la Constitution. Cette révision, si elle devait avoir lieu dans les faits, peut inclure en son sein l'abrogation de l'article 74 de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels à deux, tel que revendiqué par les soutiens du chef de l'Etat et rendre donc effective la candidature du président en 2009. Ce faisant, la décision revient en définitif au chef de l'Etat pour donner suite à son avenir au palais d'El Mouradia. Ceci même si la machine FLN est mise en branle pour préparer, accompagner et concrétiser (à travers la campagne et le conseil national et le congrès extraordinaire) tant la révision constitutionnelle que la réélection du président pour un troisième mandat. Nadia Mellal