Le ministre de l'Education nationale a installé, hier, au siège de son département, la commission nationale de lutte contre l'analphabétisme. Articulée autour de l'Office national d'alphabétisation et de l'enseignement des adultes, cette mission incombe aussi aux associations qui ont en fait leur cheval de bataille. Justement, le ministre de l'Education a tenu à mettre l'accent sur le rôle prépondérant des ONG qui activent dans le secteur et, à cet effet, il instruit les cadres de son secteur à travailler en harmonie avec ces associations auxquelles des budgets de l'Etat seront alloués. “Je vois ici 4 associations œuvrant dans ce secteur et elles sont à féliciter. Je ne crois pas que si nous accordions 5 milliards de centimes à chacune des associations, cela ruinerait l'Office national qui disposera cette année d'une enveloppe de 180 milliards de centimes. Nous demanderons ensuite des comptes à ces associations”, a déclaré Boubekeur Benbouzid. Toujours à propos de la stratégie adoptée par le gouvernement en janvier 2007, le ministre de l'Education a insisté sur le fait que d'ici 2015, le problème de l'analphabétisme doit être éradiqué en Algérie. Pour cela, il préconise l'application du plan arrêté par le gouvernement qui prévoit l'implication de tous les ministères pour la réussite de ce défi. “Tous les ministères sont appelés à activer dans la lutte conte l'analphabétisme dans leurs secteurs respectifs. Certes, le taux des femmes analphabètes reste très élevé, mais il y a d'autres secteurs où il faut activer comme dans les prisons et parmi les jeunes”, affirme le ministre de l'Education. Les associations présentes ont fait part de leurs doléances directement au ministre qui a décidé de réagir en instruisant les cadres de son département de prendre des mesures non bureaucratiques pour leur permettre d'activer. “Pourquoi attendre qu'il y ait 20 élèves pour ouvrir une division pédagogique ? Il faut commencer par un petit groupe. Pourquoi tant de bureaucratie ! Je saisirai le département des Finances pour demander des allégements lorsqu'il faut payer des animateurs en charge de groupe de moins de 20 apprenants”, promet le ministre. Madame Barki, présidente de l'association Iqra, soulève un autre problème, celui des animateurs ayant une longue expérience mais non titulaires d'une licence. Cette fois aussi, le premier responsable du département de l'Education estime que des solutions existent pour régler ce genre d'aléas et qu'il ne voit aucun inconvenant de charger des animateurs ayant le niveau de terminale pour encadrer des apprenants. Le directeur de l'Office national d'alphabétisation promet, pour sa part, que des livres seront disponibles dans les tout prochains jours. “Nous avons commandé un million de manuels”, ajoute-t-il. Le ministre de l'Education ne voit pas d'un mauvais œil la réalisation d'autres manuels par des associations activant dans ce secteur. Il promet enfin des moyens de transport pour ces associations, qu'ils encouragent à redoubler d'effort pour concrétiser le projet gouvernemental. Saïd Ibrahim