Ce chiffre représente près de 15% des abonnés de la téléphonie mobile en Algérie qui a récemment atteint les 28 millions d'usagers. Plus de trois millions de puces GSM seront résiliées à partir de fin avril prochain si les trois opérateurs de la téléphonie mobile ne prennent pas leurs dispositions pour régulariser la situation des propriétaires de ces lignes contractées sans contrat. “Nous leur donnons encore un autre ultimatum, à savoir jusqu'à la fin du mois d'avril pour assainir l'annuaire téléphonique de leurs abonnés qui ont acheté des puces sans contrat, et qui n'ont pas encore régularisé leur situation. Faute de quoi, nous sommes obligés de le faire nous-mêmes”, a martelé, hier, le président du conseil de l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPT), Mohamed Belfodhil, lors de son intervention au Forum d'El Moudjahid. Evoquant les raisons sécuritaires, notamment le vol des téléphones portables, un phénomène, par ailleurs, qui a pris de l'ampleur, et autres raisons économiques qui ont jusque-là retardé cette opération d'assainissement, le responsable de l'ARPT a estimé que le nombre de puces vendues de manière informelle avoisine les 15% des abonnés de la téléphonie mobile en Algérie qui a récemment atteint les 28 millions d'usagers, puces sans contrats comprises. collaboration pour identification L'objectif étant d'arriver à identifier tous les numéros de téléphone et les millions de puces GSM qui circulent sur le marché, cette autorité a mis un important dispositif pour freiner ce phénomène qui ne profite ni à l'économie nationale, encore moins à la sécurité des biens et des personnes. Partant du fait que “tout numéro de téléphone est le patrimoine de l'abonné quel que soit l'opérateur auquel il est affilié”, l'Autorité de régulation veut, du coup, placer les usagers devant leur entière responsabilité au même titre que les opérateurs de la téléphonie mobile qui n'arrivent pas à maîtriser un marché en exponentielle expansion. “Nous avons mis un dispositif qui réglera le maximum de problèmes. Mais à partir de fin avril prochain, même si l'abonné a contracté une ligne GSM chez un opérateur avec ses papiers d'identité, sa ligne sera tout de même coupée si cette dernière n'est pas officiellement déclarée”, a ajouté M. Belfodhil qui a relevé les efforts consentis par l'ensemble des opérateurs en ce sens. C'est ainsi que la collaboration des trois opérateurs, à savoir Algérie Télécom, Orascom Télécom Algérie (Djezzy) et Wataniya Télécom Algérie (Nedjma), est plus que souhaitée par l'ARPT qui menace sérieusement de prendre les choses en main avant que le phénomène ne prenne une autre tournure dans les années à venir. En ce sens, et même si cela ne relève pas de ses prérogatives, l'ARPT encourage la création de l'association des consommateurs en Algérie, car, estime M. Belfodhil, “mieux vaut avoir affaire à une association pour les réclamations et doléances qu'à 28 millions d'abonnés !” Le Consortium algérien des télécommunications (CAT), Lacom, propriétaire de la seconde licence de téléphonie fixe en Algérie, qui a introduit des services à valeur ajoutée, notamment l'accès data et Internet jusqu'à 153 kbps et le triple play (technologie NGN), va bientôt reprendre du service après une tempête qui aura duré plusieurs mois. Sur un autre plan, le conférencier a annoncé que l'ouverture des plis, concernant le développement du service universel en Algérie, aura lieu au courant du mois de mars 2008. Cette opération touchera, entre autres, les zones peuplées de 800 à 2 000 habitants et les zones de moins de 800 habitants, dans un premier temps. Cela s'ajoute, dira encore M. Belfodhil, au développement des ressources rares, dont un plan national de numérotation. “L'Algérie aura son roaming national” Le responsable de l'ARPT a également annoncé que l'Algérie aura bientôt son roaming national. Une opération ambitieuse après le développement du roaming régional, intercontinental et international. “Nous allons même développer un roaming propre aux pays arabes et nous le ferons avec la concertation de la Ligue arabe conformément à ce qui se fait entre les pays de l'Europe. Mais le plus important pour nous, c'est d'abord de développer un roaming national pour assurer une meilleure qualité de service aux clients”. En ce sens, le conférencier a mis en avant le taux de pénétration de la télé-densité et le nombre d'abonnés enregistrés en Algérie dans les téléphonies mobile et fixe, sans compter le développement des autres services, comme le courrier international, l'ouverture de dizaines de licences dans tous les domaines touchant les nouvelles technologies et sur lesquelles l'ARPT a le droit de regard. Cela va sans dire que l'Autorité de régulation veille actuellement au déploiement du Wimax et des technologies de troisième génération. Une autre étape importante qui réduirait sensiblement la fracture numérique, d'une part, et mettra à profit les efforts consentis par le gouvernement algérien pour démocratiser et généraliser l'accès aux nouveaux contenus du savoir, de la science et des technologies. Sur cet aspect aussi, M. Belfodhil a mis en exergue le succès avec lequel le passage à dix chiffres de la nouvelle numérotation téléphonique s'est opéré malgré toutes les appréhensions inhérentes à une opération aussi lourde. Cela étant dit, le conférencier a éludé toutes les questions concernant Algérie Poste. Enfin, M. Belfodhil a estimé que la différence de prix des clés USB mises sur le marché par Mobilis et Nedjma prouve, encore une fois, que notre pays n'est plus à l'ère du monopole. “Les prix doivent être différents et la concurrence doit exister, sinon ce serait un monopole déguisé si l'on pratiquait des prix administrés. Ceci dit, il leur est interdit de faire des ventes à perte de dumping ou des subventions entrecroisées”, a conclu le conférencier qui a longuement dressé un bilan exhaustif de l'ARPT. FARID BELGACEM