L'ambassade d'Arabie Saoudite à Beyrouth a reçu des “menaces particulières” qui expliquent sa décision d'appeler ses ressortissants à quitter le Liban, a déclaré hier le ministre libanais des Affaires étrangères par intérim, Tarek Mitri. “Les Saoudiens ont des raisons particulières. Ils ont reçu des menaces particulières”, a déclaré le ministre sur la chaîne privée LBC. Des sources libanaises et saoudiennes ont rapporté la veille que l'ambassade d'Arabie Saoudite à Beyrouth avait demandé à ses ressortissants de “circuler prudemment et de quitter si possible” le Liban, qui traverse sa plus grave crise politique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). La voiture d'un diplomate saoudien a été touchée vendredi soir par qui n'a pas fait de victimes alors que des partisans de l'opposition s'adonnaient aux tirs de joie habituels pendant une interview télévisée de l'un de leurs leaders, selon une source diplomatique saoudienne. Des menaces d'attentats contre la résidence de l'ambassadeur saoudien ou les locaux de l'ambassade avaient déjà entraîné, en août 2007, le départ du Liban de l'ambassadeur saoudien Abdel Aziz Khoja. Le Liban est sous très haute tension depuis des mois en raison des profondes divergences entre la majorité parlementaire, soutenue par les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et la plupart des pays arabes et occidentaux, et l'opposition emmenée par le Hezbollah, proche de la Syrie et de l'Iran. D. S./AGENCES