Le thème principal retenu pour cette manifestation scientifique est axé sur les droits et les devoirs des malades et des équipes soignantes. Le dossier médical n'est pas seulement une suite de documents, mais il s'agit bel et bien d'un acte qui détermine le diagnostic d'une maladie et qui peut aussi constituer une preuve devant la justice. Eu égard à son importance, le dossier médical est en train de retrouver la place qui est la sienne dans le monde médical. C'est ainsi que les équipes médicales et paramédicales prennent désormais le soin de tout noter pour parer à toute éventualité. Si le malade a des droits, comme celui d'avoir une copie du dossier, il n'en demeure pas moins que lui aussi est assujetti à des obligations : respect des prescriptions et du règlement intérieur des hôpitaux. Justement, à ce sujet, le Dr Boubrit, chef de service radiodiagnostic de l'hôpital de Béni Messous et organisateur de ces 12es journées, estime : “Vu la multiplication des intervenants soignants, le dossier devient en quelque sorte un peu complexe. Le médecin traitant n'est pas le seul responsable, car un malade est suivi par plusieurs spécialistes et pris en charge aussi par des paramédicaux. Devant tout acte, il faut mesurer le degré d'utilité médicale et les effets secondaires. Une fille à laquelle un médecin prescrit une radio ne peut la passer sans prendre en compte le niveau d'irradiation auquel elle sera soumise pour éviter tout surdosage.” Les malades n'hésitent plus à recourir à la justice, c'est pourquoi les praticiens prennent en considération cette donnée, et ils s'en prémunissent en constituant des dossiers médicaux de plus en plus précis. Les participants à ces journées médico-chirurgicales ont pu suivre des présentations de haut niveau abordant différents sujets de la médecine. Cette manifestation est, en effet, un espace de formation continue pour les médecins. Lors de son discours inaugural, Amar Tou, ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, a réitéré la disponibilité de son département à encourager la formation continue des praticiens, seule option pouvant assurer aux médecins d'être toujours à la pointe du savoir et de la technologie. Sur un autre volet, le ministre a révélé que les hôpitaux existants seront tous rénovés et que d'autres structures hospitalières seront érigées sur tout le territoire national. Il a aussi mis l'accent sur la répartition équitable des médecins spécialisés à travers le territoire national. Les travaux de ces journées prendront fin aujourd'hui, et les responsables du CHU de Béni Messous semblent satisfaits du degré de participation à cette manifestation. Par ailleurs, les services d'ophtalmologie et d'oto-rhino-laryngologie (ORL) de Béni Messous se distinguent, depuis quelque temps, par le nombre de greffes de cornée et d'implants cochléaires réalisés. Ces deux genres d'interventions permettent aux malades de recouvrer soit la vue, soit l'ouïe pour les enfants. Devant le nombre de plus en plus important de cancers opérés dans les hôpitaux généralistes ou les CHU, certains médecins réclament des équipements adéquats, réservés pour le moment aux seuls centres anticancéreux. Il est, en effet, de notoriété publique que le nombre de cancéreux opérés hors des centres spécialisés est de loin très important, ce qui nécessite du matériel médical spécifique. Saïd Ibrahim