La commercialisation des produits pyrotechniques constitue un gros business qui se chiffre en milliards de dinars, comme en témoigne cette prise record à M'sila. Et visiblement, toutes les mesures prises par le ministère de l'Intérieur n'ont pas dissuadé la mafia du pétard. Le marché occasionnel très lucratif est florissant. Malgré l'interdiction, le dispositif de contrôle particulièrement au niveau des ports, des millions de pétards inondent le marché chaque année à l'occasion des fêtes religieuses. Aucun interdit ne semble donc dissuader ces importateurs comme le démontre la saisie opérée lundi dernier par la brigade de gendarmerie de Aïn El-Hadjel, dans la wilaya de M'sila. Lors d'un contrôle de routine, les gendarmes ont trouvé dans un fourgon plus de deux millions de pétards. Plus exactement 2 649 000 pétards destinés au marché national dont les explosions sporadiques, qu'on a commencé à entendre dans les quartiers, annoncent l'ouverture. Mais au-delà du caractère informel de ce commerce qui, pourtant, n'est pas entièrement inquiété par les contrôles, ce sont les centaines de blessés enregistrés à chaque occasion qui posent un sérieux problème en plus des incendies qui se déclarent suite aux étincelles des pétards. Alors que deux millions de pétards sont saisis, ce qui représente la face visible de ce trafic, qu'en est-il des quantités qui ont ou auraient pu échapper aux filets des services de contrôle aux ports et des services de sécurité ? Comment des millions de ces explosifs arrivent à atterrir sur les tables des quartiers et comment est-ce ces dernières, ces étals variés, continuent d'exister sans que les services arrivent à y mettre fin ? En effet, des quartiers se sont fait la réputation d'être les marchés “intouchables” de pétards, alors que la loi interdit leur importation et leur commercialisation. Par ailleurs, il y a lieu de remarquer que ces quantités, importées en majorité de Chine, ont transité certainement par des ports. Car, on voit mal comment deux millions de pétards peuvent arriver à M'sila. Sans doute pas par voie terrestre via une frontière ! Ce qui suppose que une plus grande quantité, voire des containers ont été acheminés vers des ports algériens par des importateurs qui ont souvent réussi à conserver leur anonymat. D'où la difficulté à intercepter les véritables propriétaires de ces marchandises. La gendarmerie de Aïn El-Hadjel a arrêté deux individus à bord du fourgon chargé de pétards et les a présentés à la justice qui les a écroués. Djilali B.