La disparition de pièces, d'actes et de registres, ainsi que le phénomène, en somme très grave, de trafic dans les pièces administratives sont souvent constatés dans l'état civil. “Avec la manière dont il fonctionne actuellement, l'état civil, dans une grande partie des communes de la wilaya de Tizi Ouzou en particulier, et sur le territoire national, en général, est loin d'honorer l'Etat algérien qui a pourtant consacré des moyens importants pour la modernisation de cette partie de l'administration”, a-t-on constaté de façon unanime lors de la journée d'étude consacrée par la cour de justice de Tizi Ouzou à ce sujet. C'est, ont affirmé les organisateurs, sur la base de ce constat justement que cette journée a été organisée avec comme objectif de sensibiliser les élus, les présidents d'APC, les fonctionnaires des services de l'état civil et aussi le citoyen afin de redonner une considération à cette structure qui est, à vrai dire, le miroir d'une APC mais qui est devenue le parent pauvre de la majorité des communes. Dans son allocution d'ouverture, le wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, a tenu d'emblée à exprimer son regret de voir un service aussi important que l'état civil laissé généralement entre les mains de jeunes recrutés dans le cadre de l'emploi de jeunes, et ce, en plus des insuffisances déjà faciles à constater aux niveaux organisationnel, fonctionnel, d'accueil, de la sécurisation des documents, de la tenue des registres et des prestations fournies au public. Le premier magistrat de la wilaya n'achèvera pas son intervention sans avoir déploré le fait que la disparition de pièces, d'actes et de registres, ainsi que le phénomène, en somme très grave, de trafic dans les pièces administratives sont souvent constatés dans l'état civil. Lors de son intervention, le procureur général près la cour de Tizi Ouzou mettra, quant à lui, l'accent sur l'importance de l'état civil qui constitue l'élément de base le plus important dans l'identité, la civilisation et la modernité d'un pays mais aussi sur les responsabilités qui incombent aux officiers de l'état civil dans la délivrance des documents officiels. Le procureur général n'omettra pas de souligner qu'il est regrettable que l'état civil, qui constitue un outil statistique important au service du développement d'un pays et une base aux archives nationales et qui doit obéir aux principes de la stabilité, la continuité et l'officialité, se trouve dans un tel état de dégradation. “Les très nombreuses ratures et erreurs — estimées à plus de 5 000 pour la seule année 2007 — qu'on retrouve dans les registres suffisent pour illustrer cette dégradation qui n'épargne pas la qualité de la tenue des registres que certains P/APC ne signent même pas à la fin de l'année, comme prévu par la loi.” Présentant un rapport d'évaluation détaillé de la situation de l'état civil, un représentant de l'administration a énuméré aussi un nombre d'insuffisances qui laissent entendre que la situation de l'état civil des communes est réellement catastrophique. Samir LESLOUS