“Le phénomène vertigineux des vols de câbles électriques ajouté au piratage de l'électricité ont causé un préjudice de 60 milliards de centimes en 2007. C'est un chiffre qui donne le tournis”, se plaint un responsable de la Sonelgaz. En plus du piratage du courant électrique effréné à l'origine de la destruction des transformateurs, les responsables de la Sonelgaz font face à un véritable casse-tête. Les vols récurrents des câbles électriques et le piratage de l'électricité touchent vingt sites recensés à travers la wilaya d'Oran. “À cause des piratages, les transformateurs destinés à alimenter 60 familles subissent une surcharge de 3 000 branchements, ce qui est énorme par rapport à la capacité du transformateur qui explose”, nous indique-t-on. Les vols d'énergie sont la conséquence directe de la saturation des transformateurs qui, à leur tour, provoquent les coupures intempestives de l'électricité. Depuis une décennie, les vols des câbles électriques se sont multipliés dans les localités, les bourgades et même au centre-ville d'Oran qui vit au rythme des coupures fréquentes du courant électrique. Des individus sans vergogne mettent à présent en danger la vie des familles résidant dans les bourgs excentrés. Les riverains redoutent surtout de tomber malade la nuit, un état de fait synonyme de détresse car les habitants n'ont d'autre possibilité que la lumière pour rester éveillés jusqu'au petit matin. Et les rares “dispensaires” privés qui activent dans ces zones sont tributaires de l'énergie électrique. Un habitant fera remarquer que c'est la troisième fois en moins de quatre mois que la “disparition” des câbles électriques a eu lieu. Une situation qui pénalise toute une population qui reste, bon an mal an, suspendue au gré des voleurs qui provoquent l'obscurité dans les dédales sinueux de ces bourgs enclavés. Les éléments de la brigade de la Gendarmerie nationale traquent constamment les pillards, dont plusieurs d'entre eux ont fait l'objet d'arrestations et incarcérés pour les chefs d'inculpation de vol qualifié et de recel d'objets volés. Les interventions des services de sécurité n'ont de cesse de poursuivre et de démanteler les groupes des voleurs. Néanmoins, ces derniers réussissent à se regrouper et à commettre d'autres méfaits identiques. “Nous sommes face à de petits réseaux qui se reconstituent dans des conditions de parfaite connaissance du terrain”, affirme, pour sa part, un enquêteur chargé de démasquer les malfrats. Aussi extraordinaire que cela paraisse, les scélérats parviennent à creuser des fosses de plus de deux mètres de profondeur pour “déterrer” les câbles souterrains. Même les câbles électriques aériens n'échappent pas à la fourberie des larrons qui redoublent d'imagination. “Les voleurs sont équipés du matériel adéquat et semblent à l'aise dans les airs. C'est à peine croyable”, s'écrie notre interlocuteur. C'est la bourgade de Aïn Beïda qui détient le palmarès dans les vols des câbles téléphoniques. Selon des témoignages concordants, l'excentration de cette cité située à la sortie ouest d'Oran facilite la “besogne” aux voleurs des câbles électriques qu'ils revendent au kilo. Les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale mènent actuellement une série d'enquêtes dans le but évident de mettre à nu les agissements néfastes des voleurs et de leurs acolytes. En attendant, les responsables de la Sonelgaz sont sur le point d'opérer des moyens à même de contrecarrer les visées des voleurs. Une première mesure concernant le contrôle de l'exploitation se fera sur la base d'un réseau de gestion à distance. Il permettra de gérer en temps réel les transformateurs au niveau des localités d'Arzew, d'Es Sénia, d'Aïn Turck et Bir El-Djir. K. REGUIEG-YSSAD