Les cours du pétrole ont encore atteint un nouveau record. Le baril de pétrole poursuivait hier sa spirale haussière pour la cinquième journée consécutive. Cette tendance à la hausse est due essentiellement à l'affaiblissement du dollar et à la course des spéculateurs à investir dans les matières premières essentielles, notamment le pétrole. Si le baril du Brent est resté proche des 105 dollars, celui du “Light Sweet Crude” pour les transactions à terme d'hier a atteint les 108,41 dollars en enregistrant un nouveau record pour reculer à 10h23 GMT à 108,31 de 41 cents à la dernière clôture. Ils avaient atteint hier matin respectivement 105 dollars et 109 dollars. Cette hausse des prix, selon le ministre de l'Energie et des mines, M. Chakib Khelil, président en exercice de l'Opep, n'est pas liée à l'offre où les stocks sont suffisants pour cinq années. La grimpée des prix intervient dans un contexte marqué par l'affaiblissement du taux de change du dollar américain sur lequel sont cotés les exportations pétrolières. Le dollar s'échangeait hier à 1,54 euro. Le dollar avait dégringolé au cours de la semaine dernière suite à la publication par le gouvernement américain d'un rapport sur le chômage dans le pays, faisant état d'une faiblesse du marché du travail jamais enregistrée depuis cinq ans. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a tablé, dans un rapport, sur une baisse de la demande mondiale s'alignant ainsi sur la thèse de l'Opep, réaffirmée, dimanche dernier, par M. Chakib Khelil. L'AIE prévoit un tassement de la demande pétrolière en 2008 du fait d'un ralentissement économique dans les pays industrialisés et des cours élevés. Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'AIE parle d'une hausse des approvisionnements d'un million de barils/jour durant le deuxième trimestre de l'année. L'agence qui défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés note, en outre, que la consommation mondiale de pétrole atteindra 87,5 millions de barils/jour, soit moins de 80 000 barils/jours que les premières prévisions. Par ailleurs, cette institution revoit à la baisse ses prévisions concernant la demande des pays de l'OCDE de près de 190 000 barils/jour. Les stocks de pétrole des pays membres de l'OCDE ont augmenté, faut-il le rappeler, de 32,6 millions de barils en janvier par rapport à leur niveau de décembre. L'offre mondiale sera supérieure à la demande de 960 000 barils/j au deuxième trimestre. Ceci est lié à l'annonce par l'Opep, la semaine dernière, de maintenir sa production et à l'hypothèse d'une stabilité des approvisionnements irakiens. M. Chakib Khelil avait expliqué récemment que le choix du maintien de la production a été motivé particulièrement par un éventuel recul de la demande mondiale de brut au deuxième trimestre de l'année et par le stock actuel suffisant de plusieurs pays consommateurs. Dans une déclaration à la presse, M. Chakib Khelil avait prévu un recul de la demande mondiale sur le pétrole d'une moyenne de 1,4 million de barils/jour à partir du deuxième trimestre de l'année en cours, alors que la production de l'Opep est de 32 mb/j. Le président en exercice de l'Opep avait précisé que la production actuelle et les stocks de pétrole de plusieurs pays consommateurs étaient suffisants pour plus de cinq années. En dépit de tous ces indicateurs qui laissent prévoir une éventuelle baisse des prix, l'Opep a décidé de maintenir sa production actuelle pour contribuer à la croissance de l'économie mondiale. R. E.