Douze ans après avoir pris ses quartiers dans le très populaire 19e arrondissement de Paris, le consulat général refait ses cartons pour retrouver son ancien siège rue d'Argentine, entre les Champs-Elysées et le quartier d'affaires de la Défense. Livré à l'abandon et aux squatteurs, le bâtiment, qui a été rénové et réaménagé, s'apprête à accueillir avant la fin du mois les usagers, parmi les demandeurs de visa ou les quelque 150 000 ressortissants qui y sont immatriculés. En 2007, le consulat général a délivré 27 000 passeports. Pour les visas, la moyenne mensuelle a été de 1 800, de septembre à mars, avant de grimper à 2 500 entre avril et août. Ceux qui avaient connu le bâtiment auparavant vont s'étonner de sa transformation. Deux nouvelles salles publiques ont été créées avec une surface globale de 300 m2, sans compter une salle d'attente à chaque étage et un salon pour les VIP déposant une demande de visa. Dans l'actuel consulat général, l'unique salle publique située au rez-de-chaussée est de 120 m2. Au total, quelque 200 m2 ont été gagnés. Autre nouveauté, l'ouverture de nouvelles fenêtres qui donnent à l'espace plus de luminosité rendant visibles des créations artistiques qui représentent des paysages d'Algérie. On pourra ainsi voir la baie d'Alger, le rocher constantinois ou les ruines romaines de Tébessa. Cela suffira-t-il à apaiser le dépit de certains commerçants installés près des bureaux actuels ? Avec le déménagement, leur chiffre d'affaires risque en effet de péricliter. Leur intérêt n'est pas forcément celui de tous. Et puis, les locaux actuels vont être affectés, semble-t-il, à l'école algérienne de Paris. Ce qui sera un bon lot de consolation. En quittant le 19e arrondissement, on peut croire que le consulat s'éloigne de la communauté. Ce n'est qu'une apparence. Les bureaux de la rue d'Argentine sont desservis par deux lignes de métro qui traversent quasiment tous les quartiers parisiens, notamment les 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements de Paris où sont concentrés les Algériens. Sans compter une ligne de RER qui dessert la banlieue. Ceux qui y sont doivent être soumis à une éventuelle attente pour la délivrance de leurs documents, ils la sentiront peut-être plus douce en flânant sur les Champs. Et puis, le déménagement permet à la représentation nationale de retrouver les quartiers diplomatiques et le prestige qui va avec. Est-ce un premier pas pour la récupération de l'ensemble des biens immobiliers de l'Algérie livrés à l'oubli ou aux intérêts personnels ? La question mérite d'être posée puisque les besoins de leur exploitation est lancinante. Y. K.