Le collectif Femmes d'or, créé depuis 2006 et qui regroupe des associations féminines et des personnalités indépendantes, a récemment mis en place un atelier de formation dispensé par la président de l'association FARD portant sur “La gestion budgétaire d'un micro-projet”. À cette formation ont participé près d'une dizaine de femmes porteuses de projets et qui, jusqu'ici, peinent à obtenir, soit des fonds, soit des aides. Mais surtout, elles ignorent les modalités liées à la création d'un micro-projet. Par ailleurs, l'ensemble des dispositifs d'appui à ce type de création entrepreneuriale ne fonctionne sans aucune particularité lorsqu'il s'agit de projets portés par des femmes et concernant des activités dites domestiques qui souvent sont menées dans l'informel.Dès lors, sortir ces femmes de la sphère informelle, de leur enfermement domestique est véritablement à terme l'objectif du collectif. L'initiative citoyenne de certaines membres du collectif est de permettre à l'une de ces femmes de bénéficier d'un montant de 60 000 DA sans intérêts au titre d'appui au projet. Cette somme est le fruit des bénéfices d'actions menées par le collectif Femmes d'or. L'aide sera par ailleurs remboursée au bout d'une année et ensuite reversée au profit d'une autre femme porteuse d'un projet. Cette fois-ci, il s'agit d'une femme pêcheur qui est en activité mais confrontée à des difficultés sans fin pour acquérir les équipements et fournitures lui permettant de fructifier son activité. Ainsi ces 60 000 DA serviront à l'achat de filets neufs en attendant que son dossier d'obtention de crédit dans le cadre de l' Ansej soit enfin pris en compte pour l'achat d'un moteur. Parmi les autres projets qui seront suivis figurent la création d'un espace de formation pour l'art culinaire et les gâteaux traditionnels, la production de produits pharmaceutiques à base de plantes, un centre de tri des ordures ménagères, la photographie spécialisée, etc. De toutes ces femmes porteuses de projets, une véritable solidarité s'est créée puisque d'un seul élan, elles ont toutes décidé que le prêt sans intérêts devait aller prioritairement à Fatima la pêcheur étant celle-ci déjà en activité. C'est là un geste de solidarité de la part de ces femmes qui en dit long sur ce qui serait possible de réaliser à une plus grande échelle entre femmes entreprenantes. F. BOUMEDIENE