Malgré les mesures de répression décrétées par les services de sécurité, en vue d'endiguer le phénoménal trafic des produits pyrotechniques, les marchés populaires sont toujours inondés de ces produits. Les services de la gendarmerie de Mila ont révélé, avant-hier, avoir saisi pas moins de 200 000 pétards sur les marchés informels. Ces derniers ont procédé à l'arrestation de nombreuses personnes impliquées dans le commerce conjoncturel des produits pyrotechniques, toutefois, on est toujours loin de la maîtrise de la situation. En effet, prohibée qu'elle est, la vente des pétards et autres matières pyrotechniques demeure très florissante à travers le territoire de la wilaya de Mila. Et pour preuve, les artères commerçantes des villes de la région sont quasiment vouées, ces derniers jours, à cette activité. Pratiquement, de quelque côté que le regard se porte, c'est le même spectacle, de petits étals de fortune où fleurissent ces produits. Et partout où l'on se fourre le nez, c'est la même odeur de poudre et les mêmes détonations qui noient les lieux. Mêmes les enceintes des établissements scolaires ne sont pas épargnées. D'ailleurs, faut-il le souligner avec regret, c'est dans ces lieux, réputés pourtant pour être des havres de disciplines et de bonne éducation, que les premiers accidents ont été enregistrés cette année. En effet, à la veille des vacances de printemps, soit le mercredi 12 mars, une collégienne de 14 ans a essuyé de nombreuses brûlures autour du cou, suite à une attaque au gros pétard l'ayant ciblée dans la cour de son collège ! Et pas plus tard qu'avant-hier (samedi), une bonne dame, constatation de visu, a failli se faire écraser par une voiture en s'engageant intempestivement sur un passage piéton à Mila pour éviter des pétards lancés à pleine poignée dans sa direction. Un spectacle décevant qui se produit depuis quelques jours à travers plusieurs artères de la ville. Cela sans parler de tout le tapage nocturne qui s'installe partout en pareille circonstance, où les déflagrations de ces produits pyrotechniques s'entendent jusqu'à des heures tardives de la nuit. Des comportements regrettables du reste, qui renseignent sur le sens erroné que prend le saint événement du Mawlid Ennabaoui dans une région réputée pourtant pour ses bonnes traditions et son conservatisme. Kamel Bouabdellah